Un dilemme un tant soit peu coloré

L'article que j'ai choisi de vous présenter a pour but de vous faire réfléchir quant à un sujet que nous ne prenons même plus le temps d'étudier : notre vision des couleurs en l'absence de toute malformation et de toute maladie.


Les chercheurs contemporains travaillent activement sur l'infiniment petit et l'infiniment grand; aussi, je serai plus modeste en me contentant d'analyser mon environnement...

Voyez-vous, depuis votre plus jeune âge, on vous apprend à reconnaître les couleurs par leur nom : ainsi on vous a appris ce qu'est le rouge en vous le montrant du doigt, et désormais, par habitude et par convention, vous reconnaissez le rouge en le voyant simplement et vous le définissez naturellement par son nom. Tous repèrent le rouge aux mêmes endroits mais il y a une question que je me pose régulièrement : Comment être certain que nous voyons tous le même rouge ? Qu'est-ce qui me dit que votre rouge n'est pas mon vert, ou même mon bleu...? Bien entendu, je pense que l'intensité des couleurs reste la même car elle dépend de la qualité de l'éclairage, de l'épaisseur du matériau sur lequel la couleur est affichée, et de bien d'autres facteurs encore...Mais cela ne permet pas de répondre à ma question. En effet, malgré tout le vocabulaire dont nous disposons, comment définir une couleur sans citer son nom et sans parler de colorants ?

 
 
~Lest@t 666~
Publié le : 03/04/2007

 

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C'est marrant : j'ai une petite fille de 2 ans , qui est en train d'apprendre à reconnaître les couleurs. Voici comment ça se passe (c'était à peu près la même chose chez tous les petits que j'ai pu observer) : elle connaît les mots (vert, rouge, jaune, bleu, rose), depuis assez longtemps (environ trois mois, ce qui est beaucoup à son échelle !) mais les utilise en général à tort et à travers.

Elle possède un jouet qui a la forme d'une maison, dans laquelle habitent 4 petits bonshommes. Chaque bonhomme a une couleur (vert, rouge, bleu et jaune) et une forme différente (trèfle, carré, losange, triangle), correspondant à une porte, une fenêtre et une cheminée de même couleur et de même forme. Elle dispose d'une clef pour chaque porte (même forme, même couleur). Ce jeu est très simple d'apparence, mais très bien fichu, et surtout très compliqué pour les petites têtes et les petites mains ! Elle commence seulement à associer les formes identiques, et du coup cela la conduit à associer les objets de même couleur : pour autant que j'ai pu l'observer, c'est dans cet ordre que ça s'est passé.

Elle commence à reconnaître la couleur rouge, car nous avons récemment acheté une voiture de cette couleur ! Du coup, elle sait dire que sa petite chaise, la couverture sur le canapé, son ciré, sont rouges (cela dit, ces objets sont d'un rouge intense ; ça ne marche plus si le rouge est plus clair...). Le vert n'est pas encore acquis, bien que son unique réponse à la question : "C'est de quelle couleur ?" ait été "C'est vert" pendant un bon bout de temps.

J'ai l'impression qu'elle a associé ces adjectifs à une qualité encore mystérieuse pour elle, abstraite, impossible à expérimenter par les voies habituelles pour elle à son âge (toucher, goût, odorat). Du coup, elle utilise les adjectifs au hasard (parfois ça marche). D'où l'intérêt du jeu "formes & couleurs", qui associe chaque couleur (abstraite) à une forme (concrète, puisque tangible). Mais la manière dont la notion de couleur naît dans la petite tête de ma fille reste un mystère pour moi...Je te tiendrai au courant des prochaines étapes !


~carroll ex nihilo~

 

Ton dilemme regroupe trois spécialités : les paramètres physiques des longueurs d'ondes visibles, les paramètres physiologiques pour savoir comment se fait l'interprétation (photorécepteurs, voies nerveuse, aires visuelles) et enfin, la psychologie qui explique le moyen de donner un sens à un mot au fur et à mesure que le cerveau de l'enfant se développe.

Elle définit le développement cognitif à travers 4 stades :

1er stade: le sensori-moteur; de la naissance à 2 ans. Au cours de cette période, le bébé comprend le monde à travers les interactions sensitives et motrices avec les objets en les regardant, les touchant, les portant à la bouche.

2ème stade: le préopératoire; de 2 à 6 ans, les enfants sont incapables de raisonner et ne peuvent pas adopter le point de vue de quelqu'un d'autre, ils peuvent se représenter les choses avec des mots et images.

3ème stade, celui dit opérations concrètes; où l'enfant, entre 7 et 12 ans, utilise des pensées concrètes et logiques. Il acquiert totalement les transformations mathématiques et la notion de conversation.

4ème stade: opération formelle de 12 à l'âge adulte. Le raisonnement se développe du concret à l'abstrait, mettant en jeu des réalités imagées et symboliques.

A un certain âge, l'enfant associe par exemple le mot "chien" à tout ce qui a 4 pattes. (Ce qui expliquerait pour ta fille mentionnait "vert" pour désigner "couleur").
Plus tard elle apprendra à mieux discriminer les choses.


~Austin~

 

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