Le Brouillon




Résumé :


Thursday Next, Angleterre, 1985. La Russie a toujours un Romanov à sa tête, la guerre de Crimée n’en finit plus. Agent de la brigade littéraire, le boulot de Thursday est de protéger les livres, traquer les contrefaçons, défaire le commercial illégal d’œuvres, réprimer les non-respects des droits d’auteur. Un boulot à temps plein, quand on sait que la littérature a explosé, que chaque écrivain a plus ou moins généré des passions, des émeutes, des pèlerinages littéraires (comme la maison de Dickens), et que la paternité des œuvres de Shakespeare est le plus gros débat du moment.
La vie pourrait être ennuyeuse pour elle si un méchant comme on les aime ne décidait pas de voler une œuvre majeure et de s’en servir comme monnaie d’échange, si son père ne mettait pas sans cesse le temps sur « pause » pour lui demander des précisions sur l’Histoire, si les multinationales ne se mêlaient pas de la vie privée des gens, si les dodos étaient tous passés à la version 2.3, et si le Portail de la Prose, porte d’entrée du monde des livres, n’existait pas...



Les mots « absurde », « uchronie », « dodo » vous émerveillent ? Vous n’aviez plus lu Jane Eyre depuis... jamais ? Vous ne saviez pas que la littérature avait sa propre brigade anti-criminalité ? Le remède est trouvé. Car avec l’affaire Jane Eyre, les réponses sont données, et les questions, anticipées ! Attention, dans le monde de Thursday Next, ce qui vous paraîtra absurde est considéré comme normal...

Où les surréalistes déclenchent des émeutes contre les impressionnistes.

Où les pièces de théâtre sont jouées par le public.

Où les espèces disparues telles que le dodo ont pu être remises au goût du jour grâce au clonage, ce qui fait que le dodo est un animal domestique bien plus répandu que le chat.

Où le fromage est la denrée la plus taxée.

Où le méchant menace de supprimer le personnage d’un livre, ce qui a beaucoup plus d’effet que de poser une bombe.

Où voyager est une affaire de famille chez les Next, que ce soit dans les livres ou dans le temps...


C'est un encart original sur la littérature anglo-saxonne, sur fond d’uchronie/roman policier, on a quelque chose de neuf, pour une fois !


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Extrait :

« Je suis née un jeudi, d’où mon prénom. Mon frère est né un lundi, et on l’a appelé Anton –allez savoir pourquoi. Ma mère s’appelle Wednesday, bien qu’elle soit née un dimanche –ne me demandez pas pourquoi- et mon père n’a pas de nom du tout ; son identité et son existence ont été oblitérées par les ChronoGardes après sa rébellion. C’est comme s’il n’avait jamais existé. Mais peu importe, pour moi il a toujours été mon papa...

Thursday Next, ma vie chez les OpSpecs. »

Chapitre 9, page 107.


Extrait 2 :

« En l’espace de vingt secondes suivant l’enlèvement de Jane, le premier lecteur inquiet avait remarqué qu’il se passait des choses étranges aux abords de la page cent sept de sa luxueuse édition reliée de cuir de Jane Eyre. En l’espace d’une demi-heure, le standard de la bibliothèque de l’English Museum avait sauté. En l’espace de deux heures, tous les bureaux des LittéraTecs étaient assiégés de coups de fil provenant de fans de Brontë anxieux. En l’espace de quatre heures, le président de la fédération Brontë s’était entretenu avec le premier ministre. Avant l’heure du dîner, le secrétaire particulier du premier ministre avait appelé le patron des OpSpecs. A vingt et une heures, le patron des OpSpecs avait répercuté le message tout le long de l’échelle jusqu’à l’infortuné Braxton Hicks. A vingt-deux heures, il avait reçu un coup de fil personnel du premier ministre qui voulait savoir ce que diable il allait entreprendre. Il bafouilla dans le téléphone et répondit quelque chose de totalement inefficace. Entre-temps, la presse fut informée par des fuites que le Q.G des investigations sur l’affaire Jane Eyre se trouvait à Swindon, et à minuit, le siège des OpSpecs fut encerclé par des lecteurs consternés, des journalistes et des équipes de chaînes de télévision. »

Chapitre 30, page 327.


© Jasper Fforde, l’Affaire Jane Eyre.
Editions 10/18, parution août 2006.

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Le plus : c’est réellement loufoque ! Avec un humour décapant. Réellement distrayant.

Le moins : difficulté à suivre si on ne connaît pas trop la littérature anglo-saxonne, beaucoup de références peuvent nous échapper, rendant moins agréable la lecture.

Conseil : avoir lu Jane Eyre.



~Melaquablue~ le 16-12-2008 à 10:15
 

Et si on n'a pas lu Jane Eyre, on ne comprend pas ? Ca a l'air intéressant pourtant...



~Amechan~ le 17-12-2008 à 10:40
 

Excellente critique, ça donne vraiment envie de lire le bouquin ! Cet auteur a l'air complètement dérangé, ça met l'eau à la bouche ! ^^



~Croninet~ le 17-12-2008 à 14:30
 

Si on n'a pas lu Jane Eyre, on comprend quand même ! (C'est la même chose si on n'a aucune référence a la lecture anglophone.)
...et on est complètement mort de rire quand même !!





~Noosnote~ le 17-12-2008 à 14:34
 

J'ai l'impression que c'est un peu du même genre que les livres de Gordon Zola. Loufoque et plein de jeux de mots et d'allusions à des oeuvres connues. Pour Zola ça va souvent vers le Da Vinci code, pour ce que j'en ai lu du moins.



~kitpadle~ le 04-01-2009 à 16:11
 

Je ne connais pas Gordon Zola (mais plus pour longtemps ) mais en effet, Jasper Fforde c'est hyper loufoque, et beaucoup de références (hélas, souvent peu connues pour nous, Français...). Ça serait bien que tu nous parles de Gordon Zola. ^^



~Melaquablue~ le 04-01-2009 à 16:36
 

Je viens de le finir ! Il est vraiment super !


~jamesB~ le 08-12-2009 à 10:39
 

Il faut lire les suivants : Délivrez-moi !, Le puits des histoire perdues (un peu moins intéressant à mon goût), Sauvez Hamlet !, et Le début de la Fin; les deux derniers sont absolument géniaux.
Je viens de terminer de bons présages, et c'est intéressant de voir que les deux auteurs ont le même humour, le même sens de la dérision, comme beaucoup d'auteurs anglais d'ailleurs (Douglas Adams en fait partie). Y aurait-il quelque chose dans la nourriture, ou est-ce qu'ils ont ça dans le sang, les Anglais ?? Mystère...


~Melaquablue~ le 09-12-2009 à 11:38
 

L'humour anglais est vraiment particulier je trouve, c'est comme Sacré Graal des Monty Python ou la série anglaise Black Books. Un mélange de dérision, d'humour et de cynisme.
Personnellement j'adore.


~jamesB~ le 09-12-2009 à 16:23
 
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