Le Brouillon




Résumé :

La guerre fait rage, il fait froid, tous le monde cherche de la chaleur... Dans l’appartement du professeur, où sont réunis son assistant et la fiancée de l’assistant, le débat est lancé : quels sont les livres susceptibles de faire les meilleurs combustibles ? Quels sont ceux qui méritent d’éviter l’autodafé ?...


Critique :

En temps de guerre, et/ou de grand froid, la moralité n’a plus sa place, tout comme d’autres valeurs ; ainsi, la littérature perd son attribut de refuge de l’esprit, pour ne plus servir que de combustible, pour faire face au froid...
En temps de guerre, on en revient aux besoins primaires, se réchauffer, et les plaisirs secondaires, comme la lecture, perdent leur sens. Les gens perdent leurs repères... et les choix s’annoncent difficiles.

Quelle est la place de la culture ? Peut-on renoncer à certains livres, ceux qui font ce que nous sommes, ce que nous pensons, qui font partie de nous ?
Vaut-il mieux vivre de la littérature ou la brûler pour s’en réchauffer ?
Rester vivant, ou rester en vie ?


Cette pièce de théâtre, empreinte de cynisme, comme à l’accoutumée chez Amélie Nothomb, est assez courte et se lit très facilement. On appréciera les jeux de mots, les allusions, la personnalité des protagonistes, si enflammée quand il s’agit de défendre leur point de vue.


Le moins : on apprécie moins le fait que les auteurs cités sont tous ou presque inconnus du grand public ; les allusions sont d’autant moins savoureuses.


Extrait :

« LE PROFESSEUR. Et puis merde ! C’est la guerre.

DANIEL. Alors ça non ! C’est devenu votre tarte à la crème. Quoi que l’on vous dise, vous rétorquez : « c’est la guerre. » On vous reproche de brûler des chefs d’œuvre, vous répondez : « c’est la guerre. » On vous reproche d’encenser des romans de gare, vous répondez : « c’est la guerre. » On vous reproche de séduire la fiancée de votre assistant, vous répondez : « c’est la guerre. »

LE PROFESSEUR. Le fait est que c’est la guerre.

DANIEL. En quoi cela vous excuse-t-il ?

LE PROFESSEUR. Les lois ne sont plus les mêmes quand c’est la guerre, pour le cas où vous ne l’auriez pas remarqué. »



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~Melaquablue~ le 10-02-2009 à 22:07
 
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