Le Brouillon





Critique


Temüjin est le fils de Höelün et de Yesugeï, du clan des Borjigin, une tribu nomade mongole. A la mort de Yesugeï ; le Khan du clan, les mongols refusent l’autorité de Temüjin, et laisse le jeune loup seul avec sa mère et ses frères et sœurs…


Ayant douté sa vie entière sur ses origines (sa mère ayant été violé par un homme d’une autre ethnie), le futur Gengis Khan n’aura alors de cesse de réunifier tous les Mongols, et de prouver qu’il est bien un Loup Bleu, un descendant des fiers Mongols ;
D’humeur vengeresse, il veut absolument régner sur les peuples qui ont assailli les Mongols auparavant. L’empire Kin (la Chine) est son objectif majeur. Sa soif de pouvoir et de vengeance l’emmène aux frontières de l’Europe, jusqu’en Bulgarie.

Il aura eu à cœur de faire des Mongols un peuple craint et restant dans les mémoires, tout en souhaitant leur apporter des conditions de vie meilleures.
Il améliora les tactiques de guerre, étendit son pouvoir, et au cours de sa vie extraordinairement longue, fit des nomades un peuple plus nombreux et moins pauvre.

L’aspect négatif de ce roman, outre le style très régulier et descriptif, est le côté justement trop romancé ; on a réellement l’impression que tout lui réussit, c’est trop facile. Il est possible que l’auteur se soit longuement attardé sur les réussites, mais passe outre les défaites, ou du moins les minimise.

Néanmoins, il nous permet de mieux connaître la vie hors norme de ce conquérant, grand chef militaire, "Homme du millénaire" selon le Washington Post...


Extrait

« Temüjin fut lui aussi profondément remué par l’histoire du Loup Bleu. Il était ravi et fier d’être le descendant d’un loup et d’une biche, et quand il pensait aux peuples qui n’avaient pas la même origine, il éprouvait pour eux à la fois pitié et mépris.
Ces incantations étranges récitées par les anciens constituèrent donc l’évènement le plus marquant de son enfance. Évidemment, comme il n’avait que sept ans, il avait du mal, sans les explications de sa mère Höelün, à comprendre le sens de ces phrases psalmodiées. Mais tandis que les vieillards chantaient, leurs voix basses et solennelles faisaient naître en lui la vision de ce loup vigoureux, de cette douce et belle biche. Le loup avait un regard perçant. Un regard qui capturait toutes les choses et ne les lâchait plus, Qui ne connaissait pas la peur. Dans sa lueur glaciale il y avait à la fois une combativité à toute épreuve, et la volonté inflexible de s’approprier tout ce qu’il désirait. »


Inoue Yasushi, Le Loup bleu, le roman de Gengis-Khan ; éditions Picquier poche, page 19.


~Melaquablue~ le 06-07-2010 à 11:39
 
1