Jalousie

La jalousie est un sentiment complexe, difficile à définir.




Tout le monde a déjà eu l’expérience de la jalousie. Pour certains, ce sentiment est rare et faible. Pour d’autre, c’est tout l’inverse. Ce sentiment peut même devenir un vrai calvaire. Nous essaierons ici de le définir, afin de mieux comprendre ce sentiment.

I Définir la Jalousie

Nous allons procéder de manière scientifique. Nous allons prendre deux cas complètement différents, qui auront pour seul point commun la jalousie dans son sens large.

Le premier cas sera celui d’Adam et Ève. Adam doit voir ce soir Lilith, un des ses ex. Cela a pour effet de rendre folle de jalousie Ève.
Le second cas opposera Abel à Caïn, deux voisins habitant dans un quartier résidentiel bourgeois. Caïn vient de faire l’acquisition d’un superbe cabriolet, ce qui a pour effet de rendre fou de jalousie Abel.

A partir de ces deux exemples, nous pouvons effectuer une première approche sémantique.
Dans le premier cas, Ève reprochera à Adam de vouloir voir son ex. Ève pense que sa présence est largement suffisante, qu’il n’a pas à voir quelque un d’autre. Et peut-elle vraiment lui faire confiance ? S’ils sont sortis ensemble à une certaine époque, ce n’est pas pour rien. Enfin, toutes les excuses que peut sortir l'amoureuse meurtrie par la jalousie.
Dans le second cas, Abel trouvera injuste la situation. Les deux ont la même maison, même situation professionnelle. Comment peut-il se permettre de s’acheter une aussi belle voiture ? C’est stupide, il n’en a pas les moyens, il aurait dû être plus raisonnable, tout comme Abel l’est.

Même dans le sentiment, ces deux situations continuent à avoir l’air différent. Pourtant, un point commun lie ces deux situations : le sentiment d’injustice.
Ève considère qu’Adam n’a pas à avoir un rendez-vous avec Lilith.
Abel considère que son voisin n’a pas à avoir une aussi belle voiture.

Les deux considèrent la situation comme anormale. La jalousie est le sentiment de l’anormalité.

La jalousie naît du fait que l’on considère une situation comme acquise. Par exemple : « Mon copain ne ressent pas le besoin de voir ailleurs» ou encore « La voiture de mon voisin est moins belle que la mienne ».

Cette normalité se construit sur des normes socioculturelles, le respect d’une hiérarchie qu’inconsciemment on a établie. « En tant que petite amie, j’ai la primauté et l'exclusivité, pour lui je dois être au-dessus de toutes les autres» ; « Il était établi que j’étais supérieur à mon voisin ».

Importante remarque aussi, c’est que le sentiment de jalousie est toujours doublé d’un autre sentiment, par exemple l’amour ou le sentiment de confort.

II Guérir de la Jalousie

Tout cela nous amène vers une question d’importance : comment ne plus être jaloux(se)? La solution est simple en théorie, mais difficile à mettre en place.

Au vu de la définition, pour ne plus être jaloux il suffit de se remettre en cause. SI le sentiment de la jalousie naît de l’anormalité, il faut considérer la nouvelle situation comme normale. Admettre que son amant puisse vouloir revoir une femme avec qui il a partagé une partie de sa vie. Admettre que son voisin qui a durement travaillé puisse se permettre une folie.

Cela n’est pas évident, tout simplement parce que la jalousie est un sentiment de jugement. On juge une situation, et la jalousie naît de ce jugement, se posant comme la résultante de celui-ci. La situation est mauvaise, on perd sa place pour une situation inférieure. Viennent ensuite toutes les excuses, toute l’argumentation que l’on mettra en place afin de prétexter ce jugement.

Il faut donc apprendre à se retourner sur soi-même. Il ne faut pas juger la situation avec le sentiment de jalousie. Il faut la requalifier. Une donnée simple qui provoque la jalousie : il n’y a pas de hiérarchie, ni de normalité. Il ne faut pas jauger une situation selon un ordre préétabli, mais la considérer comme telle dans toute sa subtilité. Il faut donc se remettre en question.

Il faut comprendre que la jalousie n’est pas un sentiment qui provient d’une quelconque raison, mais qui provient d’une compréhension intuitive de la réalité, souvent erronée. Une tendance acquise ou innée, qui nous pousse à schématiser la réalité selon une hiérarchie afin de la simplifier, d’éviter toutes réflexions compliquées.
Un sentiment qui nous pousse à refuser toutes autres manières de voir les choses.

 
 
~Tao_master~
Publié le : 05/12/2008

 

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Histoire de contraster l'article -ce qui n'est pas dans mes habitudes- je vais procéder par empirisme.

J'ai l'impression que la jalousie est un sentiment beaucoup plus personnel qu'il n'y paraît. L'analyse (personnelle) que j'en fais est la suivante : la jalousie ne serait-elle pas une forme d'immaturité dans les relations interpersonnelles ? Je crois que l'origine est psychologique et n'a pas grand-chose à voir avec le rationnel.

Je m'explique : partons du principe que la vraie jalousie intervient seulement quand il y a de l'amour ou du moins, un fort attachement. Or, là où il y a de l'attachement, il y a de l'irrationnel. C'est-à-dire que les comportements des personnes ne peuvent plus être prévus à l'avance car les intérêts peuvent varier du tout au tout. L'amour est irrationnel et la jalousie l'est tout autant.

Un exemple concret : la plupart des gens comprennent et admettent facilement qu'ils peuvent eux-mêmes être tentés par une autre personne que leur "légitime". En revanche, concevoir que sa moitié est attiré(e) par quelqu'un d'autre est quelque chose de très difficile et très pénible....
Un raisonnement rationnel balayerait rapidement la dissonance en acceptant l'attirance de l'autre comme étant normale et sans gravité.
Or c'est très loin d'être aussi simple. On a beau se dire que c'est normal, notre émotion prend le dessus et la jalousie revient au galop...

Pourquoi ?

Mon hypothèse est que la propension à être jaloux dépend, d'une part de l'éducation que l'on a reçue (voir les différents types d'attachements mis en lumière par Bowlby) et d'autre part de l'éducation que l'on reçoit toute sa vie (les seules personnes que je connais qui ont réussi à être en paix avec cet épineux problème ont consumé leur jeunesse depuis longtemps ^^). Le but est de comprendre que l'autre est Autre, qu'il a des émotions qui lui appartiennent et face auxquelles on ne peut rien faire. L'unique salut étant d'être soi-même, et de voir l'autre comme il est, pas comme on voudrait qu'il soit. Cela paraît facile en théorie mais est très dure à appliquer en pratique...

Donc pour résumer, la jalousie est pour moi une immaturité sociale et s'en débarrasser fait partie du long chemin menant à la Sagesse.



~Croninet~ le 05-12-2008 à 19:08
 

Vos définitions sont en somme plus que logiques.
Mais le fait d'accepter que l'autre soit attiré par quelqu'un d'autre est une chose, certains y arrivent, d'autres non.
Mais cette acceptation ne permettra pas, pour reprendre l'exemple d'Adam et Ève, l'acceptation de celle-ci du rendez-vous d'Adam.
En effet, il y a pour moi une grande différence entre ces deux faits.
On sait, pour reprendre vos termes, que quand on est attiré nous-mêmes par une autre personne, le fait de passer une soirée avec elle a des chances d'aboutir à des actes que je qualifierais de plus qu'amicaux ; si l'on acceptait alors de notre conjoint qu'il puisse avoir le même ressenti que nous, cela ne nous effraierait-il pas plus de le laisser aller aller à ce fameux rendez-vous ?


~Dus3x~ le 18-06-2010 à 21:53
 
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