Triomphe des réseaux sociaux, l’enterrement des relations humaines ?

Vous qui avez peut-être un compte facebook, qui surfez sur Twitter, qui alimentez un blog ou qui recherchez vos anciens amis sur copainsdavant, êtes-vous pauvres d’âme ?


L’auteur de SF Bruce Sterling a émis l’idée que les réseaux sociaux, loin de faciliter les rapports sociaux "en vrai", sont une aliénation intellectuelle ; aliénation à l’ordinateur, où l’on est "in", on est "branché", parce qu’on alimente un blog, on a des centaines d’amis sur facebook (que l’on ne connaît parfois même pas en réalité, et avec qui aucun échange n’est réalisé –le seul but étant d’exploser le compteur des amis), aliénation à son téléphone portable, grâce auquel on est toujours branché sur facebook, sur lequel on bondit dès qu’il vibre ou sonne ; une addiction à un mouvement social qui n’a, hélas, rien de social.

Pendant que l’on met à jour son profil facebook, profite-t-on des "vrais" gens, faits de chair et d'os ? Prend-on le temps de rencontrer ses amis, de lire un livre, d’aller visiter des expositions, de discuter avec son voisin de métro ? On socialise parfois avec des inconnus sur Internet, pourquoi ne le fait-on pas dans la réalité ?



Bruce Sterling assimile les réseaux sociaux Internet à un appauvrissement culturel et social. On est plus sociable sur Internet que dans la vraie vie... Et peut-être n’a-t-il pas tort.

 
 
~Melaquablue~
Publié le : 28/04/2009

 

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Je suis tout à fait d'accord avec cet article, les réseaux sociaux sont bien une aliénation de notre société.
D'autant plus que les liens qui se créent dans ces réseaux sociaux sont aussi virtuels que ceux-là.


~excelsior~ le 28-04-2009 à 20:22
 

J'ai déjà entendu le même discours lors de l'avènement du Minitel.

Je suis d'accord sur le constat de la pauvreté de nos relations sociales. Quand on en a, elles se résument souvent à consommer en groupe...

Je vous propose de regarder à l'envers, les réseau sociaux sont le reflet et non la cause du manque de tissus social. Ils sont le résultat d'objectifs personnels mal choisis.

Je vous propose de regarder les médias à l'envers aussi :
  • Télévision : je cherche un programme qui m'intéresse à la télévision / J'ai un sujet qui m'intéresse, je regarde la télévision si elle en parle.
  • Facebook : Je cherche des amis de passage sur Facebook / Je reste en contact avec mes amis de longue date barrés aux 4 coins du globe grâce à Facebook.
  • L'ESRA (mon blog) : Je viens polémiquer avec des excentriques chaque jour parce que je m'ennuie / Je trouve un groupe de fans de Werber qui sont trop loin de moi pour qu'on puisse se voir.

Comment gérez-vous le paradoxe que l'ESRA On-Line est un réseau social et donc une aliénation de NOTRE société ?


~Sam~ le 29-04-2009 à 01:43
 

Cher Sam,

merci pour les excentriques ! Attention je ne cautionne pas à 100% l'idée de l'article, je recherche juste à faire réfléchir et à lancer le débat.

En effet, l'ESRA peut être considérée comme une communauté 'sociale' avec des gens qui ne se connaissent pas, mais j'avais occulté le site parce que nous avons en commun un chose, au moins : nous voulons discuter et débattre, nous aimons le côté encyclopédique du site ; tandis que Facebook revient à ajouter des amis que l'on a perdu de vue (avec qui nous n'aurons sans doute plus d'affinités), ou des personnes que l'on ne connaît pas, sans qu'il y ait forcément un point commun.

Je suis d'accord que Facebook n'est pas la cause du côté asocial de l'homme moderne, mais cela l'accentue fortement, tu en conviendras.

Ce qui me chagrine, c'est de voir que les gens se sentent plus à l'aise en virtuel, et que dans la réalité, la moindre approche d'humain à humain peut provoquer de la peur, de l'agressivité, ou que sais-je...


~Melaquablue~ le 29-04-2009 à 09:45
 

Même si ce qui est dans l'article semble assez cohérent, j'ai du mal à être d'accord. Pour moi, les réseaux sociaux ne représentent pas nécessairement une "menace" pour les relations réelles. Et même si tel était le cas, pourquoi y voir forcément le mal ? Pourquoi le virtuel serait-il moins bien que le réel ? N'est-ce pas là une sorte de "conditionnement réactionnaire" ?
A écouter les médias, les parents et beaucoup d'autres, l'avènement du virtuel est en train de détruire les anciennes activités, dites "saines".
Exemple : auparavant, les enfants lisaient. Maintenant, ils vont plus avoir tendance à jouer aux jeux vidéos. Pour les parents et la société, ceci est un vrai drame. Pourtant, à tous les points de vue le jeu vidéo est supérieur au livre.
Mais là n'est pas la question.

Les réseaux virtuels ne détruisent pas les relations réelles. Au contraire. Grâce à ce genre d'interfaces, je peux communiquer, jouer, partager des choses avec des amis que je ne vois qu'une ou deux fois dans l'année.
Et puis, rien d'étonnant à préférer le virtuel. Vous avez vu l'état du monde réel ? De toute façon, je vois mal quelqu'un refuser de voir ses amis "réels" pour passer plutôt une soirée sur facebook...

"Les liens qui se créent sur ces réseaux sont virtuels" a dit excelsior.
Comment définis-tu un "lien" exactement ? Pour moi, c'est tout simplement communiquer, alors que ce soit par le biais d'internet ou du réel, ça ne fait aucune différence. Des liens seraient virtuels si tu t'attachais à des personnages de fiction, par exemple.

Non, je crois que les réseaux sociaux permettent au contraire d'entretenir ses relations. L'amitié n'a pas besoin d'être physique pour être réelle.


~RoN~ le 29-04-2009 à 10:46
 

C'est vrai qu'il serait dommageable de dénigrer les réseaux sociaux.
En fait Ron a parfaitement raison, pourquoi privilégier le réel sur le virtuel, quand on sait même pas ce qu'est la réalité...
Je m'explique : la réalité d'une table, est-ce sa surface lisse que nous voyons à l'œil nu, ou est-ce la surface accidentée pleine de montagnes et de ravins que l'on verrait si on regarde cette surface à l'aide d'un microscope ?
Partant de ce constat il est vrai que ce serait complètement arbitraire de privilégier le virtuel au mode de vue que l'on nomme "la réalité".

Cependant, j'ai fait un autre constant, l'amitié d'une personne, que l'on peut avoir dans ce mode de perception que l'on appelle "réalité" m'apporte plus de bonheur et de liens affectifs que celle que l'on peut avoir dans le mode de perception que l'on appelle virtuel (Facebook etc.).
De plus j'ai remarqué qu'il était parfaitement illusoire de vouloir avoir 300 amis dont on ne connaît même pas parfois les noms.
Alors de tous ces constats j'en ai déduis qu'il fallait mieux connaître des personnes dans le mode de perception ''réel'', des personnes que l'on fréquente, que l'on apprécie vraiment.
Mais l'un n'empêche pas l'autre...


~excelsior~ le 29-04-2009 à 22:55
 

Je suis d'accord avec tout le monde...

Je m'interroge sur la nuisance de ces réseaux. Est-elle réelle ou virtuelle ?

Mettons que je parte de zéro ami parce que par exemple j'ai déménagé très loin.
Si j'opte pour la méthode réelle pure, je sors et je rencontre des gens dans les lieux dédiés à cela : bars, discothèque, bibliothèque, clubs...
Si je suis moins pur je vais également étendre le contact avec eux par téléphone, mail, Facebook.

Si je suis un virtuel pur, je vais aller sur internet pour trouver des relations, par affinités ou par hasard. Puis tchatter, bloguer...
Si je suis moins pur je vais tenter de les croiser au restaurant, au café, à la maison.

En gros on arrive vaguement au même point si on est équilibré.

Le risque c'est de confondre le moyen et le but. Donc d'aller au bistrot pour aller au bistrot et non faire des rencontres. De bloguer pour bloguer. Donc de s'aliéner à un expédient au lieu de vivre avec.

Donc si l'on caricature, pas de différence pour moi entre un Facebook maniaque et un poivrot...


~Sam~ le 30-04-2009 à 01:22
 

J'aimerais avoir plus de détails de la part de toi, Ron, sur cette affirmation : "Pourtant, à tous les points de vue le jeu vidéo est supérieur au livre."

Je suis curieuse.


Malheureusement, vous êtes tous bien trop censés pour envisager/ agir de la manière à laquelle je pense ; de ceux qui passent leurs journées sur Facebook, qui ne veulent pas louper une mise à jour, (j'en connais :/) qui préfère passer leur soirée sur Internet qu'avec leur famille (père de famille...)...


~Melaquablue~ le 02-05-2009 à 09:00
 

Hum, pour moi il est clair que le jeu vidéo est supérieur au livre. Bien entendu, ça dépend des jeux, et ça dépend des bouquins (on ne peut pas dire que "Léa s'occupe des poneys" soit plus intéressant qu'un bon Werber ^^), mais d'un point de vue purement artistique, le jeu vidéo offre des possibilités bien plus grandes que le livre.

Le jeu vidéo est l'œuvre d'art ultime, mettant en jeu (presque) tous les sens du public / de l'utilisateur. Un livre ne te procure des émotions que par le biais de la vue et de l'imagination. Le jeu vidéo, lui, utilise la vue, l'ouïe, le toucher et l'imagination (hélas, on en est pas encore à pouvoir goûter et sentir des trucs). On ne peut pas mettre de musique dans un livre, on peut difficilement créer des scénarios alternatifs, et on ne fait que très rarement PARTICIPER le lecteur à l'histoire.

Attention, ce que je dis là ne signifie pas que les livres sont bons à jeter ^^. Je suis moi-même un énorme lecteur, et bon nombre de romans m'ont fait faire des voyages génialissimes. Mais le meilleur des romans serait écrasé sans difficulté par le meilleur des jeux vidéo.

Auparavant, les jeux vidéo étaient surtout considérés comme un amusement, un loisir, mais il devient de plus en plus un art. Des jeux comme Final Fantasy, Metal Gear, Zone of the Enders, Resident Evil, et des tas d'autres, sont de véritables chefs-d'œuvre, à tous points de vue.

Je vais raconter un exemple qui m'a fait pleurer d'émotion dans le meilleur jeu du monde, Metal Gear Solid 3, un truc qui ne m'arrive JAMAIS face à un livre ou un film.
Je vous passe les détails du scénario ultra complexe, mais à la fin du jeu, le héros doit affronter son maître, The Joy, une femme magnifique et qui se bat comme une déesse. Le combat est difficile et magnifique, dans un champ de fleurs, mêlant corps à corps, tir et camouflage, avec une musique triste qui monte peu à peu...
Une fois The Joy à terre, vient une cinématique très émouvante, classique après ce genre de combat. Le truc en plus, c'est qu'au moment fatidique où le héros va achever son adversaire, la cinématique s'arrête, jusqu'à temps que ce soit le joueur qui presse une touche pour donner le coup de grâce. Insoutenable cruauté envers le joueur, mais quelle beauté ! Jamais on n'avait vu une telle chose (enfin si, dans ZOE2 par exemple, mais c'est beaucoup moins intense). Jamais on ne pourrait procurer une telle intensité dans un livre ou un film.

Bref, le jeu vidéo offre des possibilités illimitées, contrairement à tous les autres arts.

Je suis grave sorti du sujet, mais fallait pas me lancer sur les jeux vidéo, je suis intarissable. ^^


~RoN~ le 07-05-2009 à 16:25
 

Je crois, Ron, que tu as restreint le domaine des livres aux romans. Or il est plus vaste que cela.

J'ai beaucoup joué, des heures et des heures, et cela m'a donné une grande rapidité d'esprit et une bonne coordination.
Artistiquement parlant, des jeux m'ont vraiment séduit, et certainement plus que pas mal de films. Mais jamais autant ému que certaines musiques.
Je n'aime pas la peinture, mais je suis tombé parfois en extase devant certains tableaux plus que devant les plus beaux des graphismes.
Certains livres m'ont vraiment changé plus que le meilleur des jeux.

Peut-être n'as-tu pas eu la chance de tomber sur les bons ?


~Sam~ le 11-05-2009 à 01:03
 

Moi, ce qui m'ennuie, c'est que les jeux vidéos offrent une vision (je ne me base que sur la vue) pré-mâchée d'une histoire ; l'imagination n'est plus sollicitée, on te donne la vision d'un graphiste, d'un illustrateur, et du coup tu sais que la tour de Minas Morgul est forcément hérissée de piquants, que les trolls sont forcément laids et difformes et que les vrais zombies, réalistes, sont évidemment ceux de Resident Evil, et les autres ne sont que pâles copies, ou de moins bonnes créations.

Moi, ce que j'aime dans un livre, c'est que je peux imaginer à ma guise ce que je veux, je peux extrapoler, alors qu'avec un jeu vidéo ou un film, eh bien je subis la vision d'un autre (pas forcément mauvaise, attention) et ma propre imagination s'en trouve castrée, si je puis dire.


~Melaquablue~ le 11-05-2009 à 20:04
 

Sauf quand le film est une adaptation d'un livre. Si tu le regardes négativement, tu râles parce que l'histoire n'est pas comme ça. Mais d'un autre point de vue, tu partages le rêve d'un autre.
Par exemple "Dune", le livre n'a finalement pas beaucoup de choses à voir avec le film. Mais la vision dans le film est intéressante.

Mais de toute façon, 100% d'accord pour dire que cela ne peut pas remplacer le livre.

Quelqu'un a-t-il lu un livre issu d'un jeu vidéo ?
Attention, il faut vraiment que le jeu ait précédé le livre.

Parce que, par exemple, un des derniers posts de Melaquablue était sur "Atlantis" qui avait donné un jeu vidéo.


~Sam~ le 11-05-2009 à 23:24
 

Non Sam, je parlais justement des films-adaptations de livres. Ce que je voulais dire c'est que la vision du réalisateur, comment il imagine la visualisation de l'histoire, des personnages, des faits, eh bien cela ne peut pas être la même que la mienne, mais quand on film comme le seigneur des anneaux devient la référence qu'il est, on peut difficilement imaginer Aragorn autrement qu'il n'est dans le film.
Ce que je veux dire c'est que la vision du réalisateur nous est "imposée", frustrant notre propre imagination.

Concernant les jeux vidéos, je suis beaucoup moins intéressée (désolée, Ron^^) donc je peux moins en parler.

L'exemple est également les oeuvres Disney (sur lesquelles je reviendrai dans un article futur...) : Walt Disney nous a donné l'image parfaite de Cendrillon, de la petite sirène, etc. Si aujourd'hui on voit le dessin animé avant de lire le conte, on va forcément visualiser Cendrillon telle que dans le dessin animé, et notre propre capacité à l'imaginer autrement sera bloquée par l'image que l'on m'aura fournie auparavant.

Moralité : les films, c'est bien, les livres, c'est mieux.


~Melaquablue~ le 20-05-2009 à 10:17
 

Le mieux est l'ennemi du bien.


~Sam~ le 28-05-2009 à 03:17
 

Pauvre d'âme lol j'aime bien l'expression.

Je ne voudrais pas polémiquer en vain alors je vais faire bref.
Il me semble que quoi qu'on puisse reprocher à tout cela il n'empêche que l'interaction entre les personnes se chiffre par centaines à la place de quelques dizaines pour une personne lambda sans internet d'il y a encore si peu de temps.

Cependant il me semble que c'est justement l'interaction entre les êtres qui fait que la conscience et les informations nécessaire à celle-si sont... "échangées".

Je suis jeune, je vais sur mes 29 ans ; lorsque j'étais enfant internet n'existait pas par contre la télé oui, et l'on pouvait dire que ceux qui restaient devant leur télé tout au long de leur vie avait un certain appauvrissement aussi (je me rappelle encore des personnes zappant en ne bougeant pas de leur canapé).
On peut dire qu'à chaque "temps" (époque si vous préférez) il fut une partie de la population qui profitait des avancées technologiques d'une bonne ou d'une mauvaise façon.
Mais rien n'est éternel et sûrement pas un "mode de vie".

On ne peut imputer la faute à internet, à facedebouc ou à d'autres programmes ou site plus ou moins spécialisés sur tel ou tel but.
Chacun vit selon ses ressentis, leur évolution est communautaire je pense donc que c'est un bien quelles que soient les dérives enregistrées.

P.S: je n'y suis pas, ni msn non plus. J'ai assez des forums et des rencontres impromptues au fil de ma vie pour ne pas avoir besoin d'autre réseaux sociaux. Du moins pour le moment, qui sait, plus tard ?


~Ni vu, ni connu.~ le 31-05-2010 à 10:32
 
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