Pouvoir de l'Imagination

Gaston Bachelard a écrit qu'"imaginer, c'est hausser le réel d'un ton."


A travers une analyse du film d'animation Là-Haut, j'aimerais montrer à quel point l'imagination peut faire passer des idées et des manières d'être dans la société. En effet, l'imagination est un moyen d'expression qui permet de détourner une réalité d'un côté un peu fantastique, pour mieux la faire passer aux yeux des autres, et ainsi faire évoluer les mœurs d'une société.



Le film raconte l'histoire de deux petits explorateurs, rêveurs, qui s'aiment et vivent ensemble comme tous les couples aimeraient vivre, tranquillement. La vieillesse arrive... et la femme meurt. L'homme, accablé par la tristesse échappe à la maison de retraite où on veut l'emmener et s'envole tout là-haut, vers les chutes du paradis, pour réaliser le rêve de sa bien-aimée et le sien. C'est à partir de ce moment-là qu'il commence une longue aventure aux multiples péripéties avec un petit garçon "tombé du ciel", si on peut dire ça comme ça, et un chien qui parle.

Cette histoire peut paraître des plus banales, bien qu'originale.... mais l'imagination reflète toujours une certaine réalité.

En effet, il se trouve que ce film extraordinaire au sens littéral du terme fait ressortir tout de même quelques réalités bien présentes.

Celle tout d'abord sur les rêves que chacun a et que l'on ne doit pas abandonner, car on peut toujours les transformer en réalité, avec la volonté, le temps, et le courage. Le rêve n'est pas forcément un évènement éperdu de sens, il peut inconsciemment faire ressortir des désirs que l'on tente de refouler, et ces désirs ne font pas notre bonheur si on les refoule trop souvent, mais bien au contraire de la frustration. Et s'il était possible de confronter ses désirs avec son vécu, comme pour les enfants?

Pour réussir à aller au bout de ses rêves, il faut je le répète encore une fois, du courage et de la volonté. Oui, il en faut pour affronter ses peurs. Car ce sont les peurs notre premier frein. La peur est le sentiment le plus proche de nous et si on ne la domine pas, c'est elle qui nous domine. Là, on est perdu, et on sombre dans la dépression dans les cas les plus tragiques. Alimentée par les médias, la peur d'autrui, la peur d'être violenté, la peur des animaux, la peur, la peur.... STOP ! Apprenons à dominer nos peurs et ne nous laissons pas abattre. Boris Cyrulnik met souvent en avant l'optimisme pour se sauver, alors soyons optimistes, pensons positif, et transformons nos peurs en une force pour aller de l'avant. Personne (laissons de côté les exceptions) dans la rue ne vous veut de mal, souriez-leur, je suis sûre qu'ils n'attendent que ça ! Mais je m'égare quelque peu si je parle de la violence et de la peur.

Après cela, on observe dans ce film des relations fortes qui se tissent petit à petit entre un petit garçon et une personne âgée. Ce sont les relations inter-générationnelles. Dans notre société, on parle trop souvent de relations conflictuelles entre les "vieux" d'un côté et les "jeunes" de l'autre, les uns haïssent les autres et vice-versa. Pourtant, si on réfléchit bien, les uns ont beaucoup à apprendre des autres, les relations devraient être complémentaires (et pas seulement financières...). C'est la complémentarité qui fait la plus grande richesse des relations.

Et la maison peut tomber, cela n'a aucune importance du moment qu'ils sont ensemble et sains et saufs. L'amitié a pris le dessus sur les choses matérielles. C'est fort dans une société de consommation comme la nôtre. Cela nous montre vraiment que le bonheur ne se trouve pas dans les biens immobiliers, mais plutôt dans les relations humaines. On peut avoir une petite maison et être chaleureux, et une grande maison riche et être complètement détestable ; c'est d'ailleurs généralement ce qu'on observe. L'humain importe plus que les biens, ou que l'argent tout court. Du moment que l'on vit, alors vivons, et soyons heureux.

Vous voyez, rien qu'avec ce film imaginaire, j'ai fait ressortir des tas de réalités de notre société. Ce ne sont que des interprétations parmi tant d'autres, peut-être en avez-vous vu d'autres.

Alors, l'imagination peut-elle nous aider à faire évoluer les mœurs d'une société ?

 
 
~Erual~
Publié le : 13/10/2009

 

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Article très intéressant à bien des égards .
Gaston Bachelard disait : "un être privé la fonction d'irréel est aussi névrosé qu'un être privé de la fonction du réel". Comme quoi réalité et imaginaire sont tout aussi importants, d'ailleurs qu'est-ce que la réalité, l'imaginaire?

Saint-Exupéry disait aussi : "fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité". L'imagination peut nous faire atteindre ce but.


~excelsior~ le 25-10-2009 à 11:27
 

Tout d'abord, merci à vous. Pour avoir été une angoissée, je comprends, merci de faire ressortir le mal être de certains que l'imagination même pousse au bord d'un gouffre... Je suis bien d'accord avec cet article, à condition que l'imagination ne pèse pas trop sur la réalité qui est là tout de même. Certaines personnes font tout pour avoir une vie meilleure et n'y parviennent pas vraiment. Je me prends pour exemple, en troisième, du haut de mes 14 ans, un prof me demande un jour : "qu'est-ce que tu veux faire de ta vie ?" J'ai répondu : "je veux dessiner ou écrire". Il m'a dit que c'est une bonne idée et que si je le voulais vraiment, j'y arriverais. C'était sans compter les frais de scolarité, impossible pour moi, j'ai atterri sans le vouloir vraiment en secrétariat, puis caissière. De là, je me suis découvert une passion pour l'Antiquité et l'archéologie, pas de débouchés... On ne peux pas toujours réaliser ses rêves, même si le courage et la volonté sont présents. Dans le contexte de vie actuel, il n'est possible que pour une poignée de personnes que l'imagination fasse évoluer les mœurs... Mais je souhaite de tout coeur que le futur réserve, à mes enfants ou mes petits-enfants, beaucoup de bonheur dû à leur imagination.
J'aime l'imagination, même si pour le moment, je n'ai que 26 ans, elle ne m'a pas beaucoup aidé, je ne la laisserai jamais de côté, je conseille à tous d'en faire autant. C'est tellement beau ce pouvoir d'imaginer...


~Shino~ le 25-10-2009 à 15:30
 

Il est évident que ce n'est pas l'argent ni les biens matériels qui rendent heureux, une étude scientifique a par exemple été faite sur les gagnants du loto, les grands gagnants hein, eh bien après une courte euphorie, un an après ils n'étaient pas plus heureux. S'étant habitués à leur nouveau train de vie. Nouvelle routine. Les gens malheureux d'ailleurs consomment le plus. Les pubs montrent des gens heureux.

Par contre le positivisme et l'optimisme ne sont pas la même chose, je préfère l'optimisme qui ne nie pas l'existence du mal et qui ne prône pas à être positif et sourire à tout. La tristesse est une émotion normale.


~eragon~ le 06-11-2009 à 22:58
 

Attention tout de même à ne pas nous perdre dans les méandres du rêve, on pourrait ne plus vouloir en sortir. Et finalement ne pas faire rêver les autres et ne pas réaliser ses rêves, à part en rêve . C'est ce qui est le plus important (à mes yeux et dans ce domaine-ci).


~Hemare~ le 24-11-2009 à 19:49
 
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