Bactéries produisant de l'électricité

Certains micro-organismes savent faire de l'électricité et ceci avec peu de demande alimentaire.


De nombreuses études permettent d'entrevoir le réel potentiel de cette production d'énergie renouvelable.

Des bactéries énergétiques et nettoyeuses

Une équipe de scientifiques australiens a élaboré un système qui permet de recycler l'eau avec des bactéries, tout en produisant de l'énergie.

L'équipe du professeur Jürg Keller de l'Université de Queensland (Australie) travaille depuis plusieurs années à la construction d'une " pile à combustible microbienne ". Celle-ci fonctionne grâce à une réaction chimique d'oxydo-réduction, qui génère un courant électrique.
Dans le dispositif expérimental imaginé par les chercheurs, les bactéries sont capables de transférer des électrons à l'une des électrodes (anode) de la pile après avoir dégradé les déchets organiques des eaux usées -sucres, amidon, alcool.
Ces électrons proviennent de la respiration bactérienne anaérobie (sans oxygène) qui fournit habituellement son énergie à l'organisme. Dans un second compartiment de la pile, l'oxygène réagit au contact d'une autre électrode (cathode) avec les électrons précédemment transférés pour donner de l'eau. La réaction générale crée un courant électrique.

Ce procédé a intéressé une brasserie de bière de la ville de Brisbane, capitale du Queensland, pour traiter une partie des eaux usées qu'elle rejette. Le prototype de la pile qui sera installé courant septembre produira une puissance électrique de 2 kW par jour, selon les responsables scientifiques, suffisamment pour alimenter une maison individuelle.
Cela peut paraître minime, mais il s'agit avant tout d'un processus de recyclage de l'eau, qui aura l'avantage supplémentaire de produire de l'électricité. Après traitement, l'eau pourra être filtrée et réutilisée par l'usine (pas pour le brassage!).

A ses débuts, la pile utilisera 2500 litres sur les 2,5 millions rejetés quotidiennement par la brasserie.

Rhodoferax ferrireducens est une bactérie capable de produire de l'électricité en utilisant du sucre, mais le problème c'est qu'elle rejette du dioxyde de carbone.

Ce micro-organisme anaérobique, découvert à Oyster Bay (Virginie), est capable, par une réaction redox, d'extraire des électrons à partir de simples sucres comme le glucose ou le fructose.

Une partie de ces électrons lui sert à se développer, tandis que l'autre partie est renvoyée vers des supports riches en fer.

L'astuce a donc consisté pour les chercheurs à fixer des bactéries directement sur des électrodes, chargées de canaliser le flux d'électrons excédentaires. Cette manipulation leur a permis d'obtenir un rendement de 80%, là où les méthodes actuelles ne dépassent guère 50%.

A noter que la NASA s'intéresse à ce projet pour des voyages lointains, et a d'ailleurs lancé le "projet Geoabacter" :

http://www.geobacter.org/index.html

 
 
~abysse2006~
Publié le : 22/10/2007

 

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