Le Big Bang n'est pas une explosion

Contrairement à ce que l'on pense, le Big Bang ne serait pas une explosion.


En effet, lors de l'émergence de la théorie du Big Bang concernant la création de l'Univers, les groupes scientifiques étaient très partagés ; il y avait ceux qui y croyaient et ceux qui affirmaient que cette théorie ne tenait pas la route.

D'ailleurs, le terme "Big Bang" est né de la bouche d'un des opposants de cette théorie, à titre péjoratif. Ce terme, ayant marqué les esprits lors de ce débat agité, est resté dans le commun des humains et a prêté confusion ; Big Bang suppose "la grande explosion".

En réalité, une explosion est considérée comme telle lorsqu'une quantité de matière est violemment projetée dans un univers existant. Or, selon la théorie, l'univers est né dans rien (néant). Comment peut-on alors prétendre que la création de l'univers est la conséquence d'une explosion, si celle-ci s'est produite dans rien ?

Selon les théories diverses, le Big Bang serait en fait un agrandissement violent et soudain d'une infime bribe d'existence au milieu de rien... donc, cette projection violente s'est faite dans rien, donc dans aucun univers existant : par conséquent, ce n'est pas une explosion...

Le débat est ouvert !...

 
 
~Le Philosophe~
Publié le : 04/05/2007

 

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La difficulté, sinon l'impossibilité de concevoir le " commencement " de l'univers provient précisément de l'impossibilité de détacher notre esprit - notre conscience - de ce qui lui permet de se manifester.

En quête de sa propre origine, la conscience manifestée ne peut l'appréhender en tant que telle : cette compréhension est de l'ordre de l'inconcevable. Comme le dit à ce sujet Trinh Xuan Thuan " Cette notion de début est "inconcevable" non pas à cause de l'éloignement dans le temps ou l'espace, mais parce que l'esprit conceptuel participe de l'apparition causale, émerge de celle-ci et l'alimente. "* Il ne peut donc pas se placer "au-dehors" de la chaîne de causalité pour déterminer sa propre origine.

La conception bouddhiste peut alors nous être utile, de même que celle de la kabbale, qui ne conçoivent pas le néant en tant que " vide " ou " rien ", soit " absence de quelque-chose " mais bien d'espace " non manifesté ", c'est-à-dire, en termes mathématiques un " potentiel quelconque " (= zéro absolu). En lieu et place, le bouddisme parle de " vacuité " ; la kabbale est plus ambigüe et évoque un processus nommé " aïn-sof-aur " et pouvant se traduire par " irridescence (lumineuse) consacrant la fin de rien " (aïn = rien, sof = fin, aur = rayon lumineux, en gros).

Il est intéressant de noter qu'un kabbaliste palestinien du XVIè siècle (Isaac Louria) a développé une doctrine qui est extrêmement proche de la théorie du Big Bang : la doctrine du " Tsimtsoum ", signifiant " contraction ". Le kabbaliste considère " dieu " (Conscience Cosmique) comme " emplissant " tout de sa lumière (intéressant jeu de mots : " emplissant " > " en plissant " > " contraction " ... ).

Etant Tout - dans le monde absolu - dieu ne peut être Rien " en paticulier ", car cela serait nier tout ce qu'il est par ailleurs ... Car pour Etre, il faut définir, et définir, c'est poser des limites ! Par conséquent, pour se manifester, dieu se contracte en un point infiniment petit et dense (nommé " yesh " en hébreu), créant un vide (aïn) ; à cet instant même émerge le monde manifesté, consacrant " la fin de rien " (l'infini). L'infini, c'est d'abord la notion d'absence de limite : quelque-chose qui n'a pas de fin (et donc, pas de commencement) ; mais c'est également la notion de quelque-chose qui n'est pas fini : dont la réalisation est en cours (= processus).

Il se condense en un point infiniment petit, dense, d'une inconcevable puissance, puis " éclate " en lui-même en se divisant en parties innombrables, qui formeront l'univers manifesté dans son infinie diversité, permettant ainsi également à sa conscience, en se divisant - et se limitant ! - de s'observer et de s'émerveiller ... de Tout et de Rien.

Etonnant comme l'image du Yesh, frappé par Aur, un rayon de lumière divine, en tant que commencement du processus d'émanation de dieu est semblable, sinon identique, à la théorie du Big Bang.

Le bouddhisme évoque deux "réalités", deux "mondes" : le monde non-manifesté, qui est un potentiel illimité, nommé Vacuité (1) ; et le monde manifesté, qui correspond à notre expérience empirique des phénomènes constituant l'univers, phénomènes manifestés, donc duels et impliquant dès lors une perception linéaire de cause à effet induisant elle-même les notions de commencement et de fin, donc de vie et de mort.

Sortons de néant, réinventons Tout !

* dans " L'infini dans la paume de la main "
(1) ce qui correspond à mon sens au "Nun" de la cosmogonie égyptienne, ou au "Nannu / Annu / Tiamat" de la cosmogonie mésopotamienne (Sumer - Akkad - Babylone), Tiamat qui devient d'ailleurs Théom dans la bible, ce qui signifie en hébreu "L'Abîme".



~Morpheus~ le 04-10-2007 à 00:00
 
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