Avoir hâte de mourir

Avoir hâte de mourir, est-ce un crime? Mourir pour en finir avec l'inconnu !


Trop souvent j'ai réfléchi à ma mort. Ou? quand? comment? En fait, pour moi, peu importe le où, le quand, le comment, tant que je meurs...

Après une déception, après une difficulté, quand on se rend compte qu'il est impossible de ne pas faire souffrir son entourage, lorsque l'on nous déteste, quand on fait pleurer quelqu'un, quand demain semble si loin, quand on voudrait qu'hier et même aujourd'hui s'efface, quand on a l'impression que l'on court dans le noir sur une surface infiniment plane, quand nos questions restent sans réponses, quand la dépression spontanée nous entoure et nous étouffe, une envie de mourir nous prend... est-ce criminel ?

Et si en mourant il ne se passait plus rien ? Notre corps s'éteint, notre cerveau aussi : "je ne pense plus donc je n'existe plus". Dommage, l'avant-mort était notre seule chance, au moins nous ne ferons plus souffrir personne, y compris soi-même.

Ah! comme j'ai hâte de voir!

Et si enfin, en mourant, on comprenait tout d'un coup ? Ça doit bien être écrit quelque part ? La vie, la mort, l'amour, demain, (Dieu?), l'Univers, moi-même et mon propre univers, l'atome, tout.

Toutes mes interrogations rassasiées, enfin je comprendrais le but d'une vie, je comprendrais ce que j'ai toujours voulu savoir, je comprendrais comment un être arrive à penser, je comprendrais tout. Je deviendrais cet être de sagesse que visait l'homme sur mon ancienne terre. Je ne serais plus jamais un être petit, peureux, toujours en remis en question et là, je ne ferais plus souffrir que ceux qui ne savent toujours pas.

Est ce criminel de vouloir savoir ? Est-ce honorable de mourir pour le savoir?

Ce sont de belles pensées mais serions-nous assez forts pour s'enlever la vie ? Probablement que non. Nous ne pourrions pas nous suicider... car nous avons peur... même si parfois la vie est moche d'autres fois elle est belle, voire merveilleuse.

Quand on me dit : tu vas mourir bientôt, j'ai peur, je ne veux plus mourir c'est du 50/50. Soit il n'y plus rien après, soit je m'extasie. Quand l'instant de la mort s'approche, je ne veux plus mourir car je suis un simple humain, et comme tous les humains, j'ai le réflexe de combattre l'inconnu et dans ce cas la mort...

Drôle de chose par contre que dans la plupart des mythologies, jeux de cartes prémonitoires et religions, la mort soit symbole de changement et de renouveau.

Mais avec le temps j'ai réfléchi, et maintenant je choisi de vivre non plus seulement par réflexe humain, mais parce que il y a une chance sur deux que de continuer la vie soit la seule façons de savoir...

En fait, je crois que je ne me permettrai pas de mourir avant d'avoir su tous ce que je voulais savoir ou avant d'avoir accepté de ne pas savoir...

 
 
~Sam_cormier~
Publié le : 02/11/2007

 

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Réflexion très intéressante, tu aurais pu écrire un poème là dessus...

Personnellement, si j'avais à choisir ma mort je la choisirais dans un moment de félicité le plus complet. J'aimerais être capable de mettre fin à mes jours avant que les maladies ne se manifestent, cependant je sens que je ne le pourrai jamais. J'aimerais faire de ma mort une énigme que les générations futures essayeraient de résoudre.
Mais j'aimerais utiliser ma vie afin d'essayer de comprendre et de trouver une philosophie de vie qui me serait à la fois personnelle, et qui pourrait profiter aux autres.

Je n'ai pas hâte de mourir et je ne vois pas en quoi on pourrait comprendre la vie dans la mort. Personnellement je pense que nous étions déjà mort avant de naître, alors finalement, ce n'est si terrible que ça...



~Austin~ le 02-11-2007 à 00:00
 

Article intéressant ! Je pense que la mort doit être sûrement l'aventure par excellence, le dernier tour de montagnes russes avant la tombée du rideau. Avant ce dernier voyage, il faut savourer la vie le plus ardemment possible. Tenter de tirer le plus de joies, d'expériences et ne pas regarder en arrière ou trop loin en avant.



~marley_powa~ le 02-11-2007 à 00:00
 

Peut-il y avoir un sens à la mort si il n'y a pas de sens à la vie?
Si dieu n'existe pas, ta mort sera la fin et aucune réponse ne viendra.
Si dieu existe, il se pourrait bien qu'il fasse recommencer l'impatient à zéro plutôt que de lui donner une réponse



~Sam~ le 02-11-2007 à 00:00
 

Je n'ai pas hâte de mourir, mais je dois dire que d'une certaine manière je suis impatient d'y être tout de même. A condition de pouvoir en choisir la date et la façon, le moment de notre mort pourrait bien être celui où l'on se sent le plus vivant...



~RoN~ le 06-11-2007 à 00:00
 

A mon avis, si tu choisissais la date de ta mort, tu serais dans une anxiété tellement insupportable que tu te flinguerais avant.
Sinon Austin, ce que tu dis me fait penser à Paul Lafargue, grand penseur humaniste et accessoirement gendre de Karl Marx (je vous conseille hautement son "Droit à la paresse"), qui s'est suicidé avec sa femme en laissant ce mot :
"Sain de corps et d'esprit, je me tue avant que l'impitoyable vieillesse qui m'enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres".
Admirable.
Sinon sur le fait que la mort soit souvent associée au renouveau et au changement n'est pas un signe mystique de je ne sais quelle puissance mais plutôt une marque évidente de la peur de la plupart des hommes de mourir et qui cherchent, via ce palliatif du renouveau, une raison de ne pas trop s'inquiéter durant leur vivant.



~Utopie~ le 07-11-2007 à 00:00
 

Chez les stoïciens, le suicide n'est pas tabou mais au contraire fortement conseillé dans certains cas de figure.
Ainsi, il est une forme du refus du compromis: un moyen de ne pas se compromettre face à la tyrannie. En effet, le stoïcien se détache des événements qu'il considère comme ne dépendant pas de soi, et agit par la pensée pour se défaire de ces événements. Selon lui, l'homme souffre car il est un chien tirant un traîneau qui souhaite sortir de la trace.
La seule solution est de se défaire par la pensée de cette image en acceptant la chose, et en s'en accommodant: "si tu es un boiteux, tient à toi d'être un bon boiteux".

Si le philosophe agit en restant attaché aux résultats de son action, c'est qu'il est entré dans le monde de ce qui ne dépend pas de soi et ne peut que le faire souffrir. Il peut alors se donner la mort qui est préférable à la vie qui l'attend.



~Heiol~ le 07-11-2007 à 00:00
 

Dans un village japonais, les anciens allaient mourir d'eux-mêmes dans la montagne lorsqu'ils avaient 70 ans. Voir le film ou le livre "La balade de Narayama"
fr.wikipedia.org/wiki/La_Ballade_de_Narayama_(film,_1983)



~Sam~ le 07-11-2007 à 00:00
 

C'est aussi le cas des amérindiens... Sinon, moi je ne souhaite pas mourir, mais j'ai hâte de savoir ce qu'il y a après la vie...



~Amadeo~ le 01-01-2008 à 00:00
 

C'est tout simplement impossible et contradictoire de vouloir savoir ce qu'il y a après la vie. La mort, jusqu'à preuve du contraire, c'est l'absolu, personne ne meurt en gardant sa conscience, alors je ne vois pas comment tu pourrais savoir ce qu'il y a après la mort.



~dingeo~ le 16-03-2008 à 00:00
 

Je ne suis pas d'accord, dingeo.

Pour moi, scientifiquement parlant, c'est tout autant impossible de dire que personne ne meurt en gardant sa conscience que de dire l'inverse.
Je repousse par cela la partie de la phrase "jusqu'à preuve du contraire".

Dans la polémique, je dirais plutôt que de mémoire de scientifique moderne il n'y a pas de cas étudié, mais pas que c'est impossible. Après tout, on n'est pas si sûr de tout cela.
A part Jésus et Lazare, il n'y a pas beaucoup de témoins de l'au-delà et du devenir de la conscience.

Je fais le malin, mais je ne le suis pas tant que ça parce que je ne comprends pas ce que tu veux dire par "la mort c'est l'absolu". C'est vrai que l'on sent l'idée, mais elle m'échappe et je ne saurais pas l'expliquer si on me le demandait. Je vois comme une association entre le fait que la mort est définitive et l'absolu, mais la connection entre les deux ne se fait pas dans mon cerveau.
Peux-tu m'éclairer ?



~Sam~ le 18-03-2008 à 00:00
 

Pour tous ceux que cela pourrait intéresser, je vous propose une chanson du groupe ''les colocs'', dehors novembre écrite par Dédé (andré) Fortin. Avec un beat plus qu'intense, je pense que ses propos appuient très bien la discussion...

P.S. pour moi, ce qu'il dit dans la chanson ressemble à tous points de vue à ce que je pense... ENJOY.



~Sam_cormier~ le 20-06-2008 à 00:00
 

Je suis bien d'accord avec Dingeo. Si l'on a une conscience, c'est avant tout grâce à notre cerveau. Nos neurones, le liquide qui les entoure, les signaux électriques qui les parcourent, le sang qui nourrit tout ça, etc.
Si on a une conscience, qu'on peut penser, c'est parce que l'on vit. Une pensée, la mémoire, n'est rien d'autre que soit du courant électrique, soit des réactions chimiques (et c'est d'ailleurs pour cela que notre esprit est très facilement manipulable, ou plutôt "détraquable" (exemple avec une impulsion électrique sur une partie du cerveau, ou encore l'usage de drogues ou médicaments puissants).

Quand on meurt... Il n'y a plus d'irrigation, le cerveau et toutes les cellules qui le composent ne sont plus nourris. Plus de signal électrique non plus. Les cellules meurt, pourrissent... Le corps ainsi que le cerveau se décomposent.

Tous les signaux électriques (pensées par exemple) disparaissent, toutes les molécules chimiques ne sont plus là, les cellules non plus. Plus de "mémoire", de pensée, de vie. Juste un tas de cellules compactes (os) restent, le squelette.

Comment alors nos idées, notre mémoire, nos pensées et tout le reste pourrait-elles persister après la mort, alors qu'elles ne sont contenue qu'exclusivement dans notre cerveau, à l'intérieur et entre ses cellules ?

Quant à Jésus et Lazare... On en a entendu des bien belles pour influencer les gens, qu'ils souscrivent à l'église afin que celle-ci les manipule et prenne un grand pouvoir auprès de l'état...
Enfin bon, j'dis ça, j'dis rien...



~Thanatos~ le 21-06-2008 à 00:00
 

Je ne suis pas d'accord avec Thanatos et Dingeo (même si leurs thèses sont très intéressantes et tiennent la route au même titre que les antithèses qui se manifestent).

Tout d'abord je pense que dire que la conscience n'existe que dans la vie est un abus de langage (cf Nietzche, la fiction grammaticale, les mots sont trop à portée générale pour exprimer nos sentiments et la complexité de notre être...).
C'est quoi la conscience, vraiment ? Comment dire qu'elle n'existe que sur Terre ?! Certes il y a un aspect scientifique qu'on ne peut pas négliger et qui fait que oui, notre conscience pourrait être en partie physique (cf le cerveau etc). Mais où est le lien corps-esprit ?
De plus, même si nous admettions que la conscience est humaine physique, pourquoi est-ce que nous nous arrêtons là, sans penser plus loin ? Je pense que l'homme a tendance à ramener ce qui est inconnu à sa propre connaissance, ce qui bride son imagination et sa façon de pensée. En quoi n'y aurait-il pas une autre conscience dans la mort ? Une conscience transcendante ?
Après, libre à chacun de s'imaginer ce qu'il veut, de toute façon la réponse n'existe pas.

Je suis loin d'être religieuse, je ne crois pas en un dieu ni rien, mais je trouve qu'il faut tout de même essayer de s'imaginer l'impossible pour ne serait-ce qu'effleurer la solution. Ce serait dommage et triste de se limiter à se dire que la mort n'est rien. C'est sans doute vrai, mais nous sommes également sûrement loin de la vérité en admettant ce genre de choses... A croire que l'homme a une fâcheuse tendance à se limiter ...



~Oreo~ le 14-07-2008 à 00:00
 

La vie est difficile certes, il n'y a pas un jour sans conflit, un jour sans souffrance, mais il n'y a également pas un seul jour où l'espoir d'une vie meilleure n'effleure nos esprits... Pourquoi ne pas s'accrocher à cet espoir, en faire une ligne de conduite, un projet de vie ? Ce n'est pas en étant mort que vous changerez les choses.



~dingeo~ le 16-03-2008 à 00:00
 

La mort n'est qu'une porte que l'on referme derrière soi, sans jamais pouvoir la rouvrir. Mais de l'autre côté, on est toujours le même, tout nous suit, ce que nous avons été, nos joies, nos regrets, nos peines, nos amours, nos échecs. Nous ne sommes pas différents, c'est juste un plongeon dans l'inconnu.



~Eliosis~ le 20-07-2008 à 00:00
 

La question que tout le monde se pose : y a-t-il une vie après la mort ? Avons-nous une réponse à cette question?? Je veux savoir, moi.



~coco201~ le 16-09-2008 à 17:39
 

La liberté humaine s'étend aux confins de la vie terrestre, mais y sommes-nous limités ? Les anciens Indiens d'Amérique portaient en eux la sagesse de l'heure de leur départ. Il partaient, comme les chats, mourir en harmonie avec l'espace au dessus de leurs têtes ainsi que la terre qui les avait nourris. La sagesse n'est pas lassitude ou humeur d'un instant, même si ce dernier semble durer ! Connaître la nature humaine est la raison d'une existence. La prolonger pour la mettre en mots, est-ce là une raison de perdurer ? Les "Thanatonautes", « L'expérience interdite » (le film) ne font-ils pas référence à ce lien qui est de nature humaine et corporelle, à savoir que nous mourons tous ! Mais l'esprit n'est-il pas notre véritable nature ?



~Benoitcamares~ le 04-12-2008 à 22:54
 

Quand on ne sait pas ce qu'est la vie, comment pourrait-on savoir ce qu'est la mort ? (Confucius)



~omega01~ le 31-01-2009 à 14:31
 

Pourquoi voir la mort comme une obligation ? La mort ne peut être qu'une simple suite logique de la vie, après tout, on dit bien :"toute chose à une fin !"
De toute façon, on peut dire beaucoup de chose sur la mort (qui nous attire par son incroyable manque de réponses et son inconnu), mais on aura toujours cette petite ou grande peur ou doute en pensant à la mort qui fait qu'elle soit si redoutée.




~durguy~ le 06-03-2009 à 23:12
 

Je suis d'accord avec omega01. Nous ne savons pas ce qu'est la vie, donc nous ne pouvons encore moins savoir ce qu'est la mort. La vie vient avant la mort, dans la limite de notre compréhension du monde. Alors, dans cet ordre logique, attardons nous sur le sens de la vie avant d'essayer de résoudre le mystère de la mort.

Le sens de la vie, ce sont les questions existentielles. "Pourquoi sommes-nous ? "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? "(Leibniz).
On se retrouve dans l'impossibilité de répondre à ces questions, donc de donner un sens à l'existence. Peut-être n'a-t-elle pas de sens tout simplement. Si toutefois il y avait une certaine raison à cette question, si nous la trouvions, nous viendrait alors la question : "pourquoi cette raison existe-t-elle ?"
Si l'on prouvait l'existence de Dieu, on se demanderait :"Pourquoi Dieu existe-t-il ?" Et cela sans fin.
Notre esprit, notre conscience ne sont pas capables de concevoir le fait d'être borné par l'infini. Essayez vous-mêmes de vous le représenter ! C'est abstrait. Et si cela avait une fin, je pense qu'il serait encore plus difficile de le concevoir. C'est bizarre comme notre façon de penser est défaillante. C'est typiquement humain : tout doit avoir une raison ; or cela est impossible, comme je viens d'essayer de l'expliquer ; on tombe toujours dans une mise en abîme.

La perpétuelle question "Pourquoi ?" n'a donc pas de réponse. Ça nous ramène à l'article Comment de la Nouvelle ESRA de B. Werber. «Pour l'instant, le monde humain appartient à ceux qui se demandent "pourquoi". Mais l'avenir appartient forcément à ceux qui se demandent "comment".»
Il faut probablement se demander "Comment dois-je réagir face à ce paradoxe de l'existence ?" Ma réponse est que, ne pouvant donner de sens à tout cela, il faut reconnaître, accepter cette ignorance, cette frustration de ne pas pouvoir comprendre. Dès lors, on en déduit non pas forcément qu'il n'y a aucun sens, mais que l'on est pas en mesure de le saisir, et que de toute façon l'on existe, c'est ainsi. Et puisque c'est ainsi, faisons en sorte que notre existence soit la plus agréable, vivons au mieux.

Ensuite vient la question de la mort. Une autre question à laquelle nous n'avons aucune réponse : "Qu'y a-t-il après la mort ?"
Une deuxième barrière à notre esprit. Nous ne savons rien, tout ce que nous pouvons faire, ce sont des hypothèses. Ainsi, je rejoins l'idée de Sam, il nous est impossible de prouver la survie de la conscience post mortem, mais nous ne pouvons pas non plus démontrer le contraire, bien que d'un point de vue humain, matériel, la conscience ne semble pas pouvoir survivre sans la survie du corps. Peut-être le néant nous attend-il, peut-être Dieu, la révélation, une autre vie, une renaissance ; on peut imaginer une infinité de possibilités, mais pourtant on ne saura jamais de notre vivant, jusqu'à preuve du contraire ; mais ces suppositions restent des suppositions, et nous ne devons en aucun cas croire en l'une d'entre elles, puisque ce serait renier les autres.

Ainsi, tout comme pour le sens de l'existence, je pense encore une fois qu'il faut avoir la frustration de reconnaître l'impossibilité de savoir. Et de même, je pense qu'il faut se demander "comment" et non pas "quoi". Comment dois-je agir pour faire au mieux de l'existence qui m'est donnée ?

C'est donc là que je réponds au sujet. Prenons l'hypothèse selon moi la plus probable, celle du néant après la mort. A mon avis, nous ne devons pas nous dire "tout ça n'a aucun sens, et tout ça se noiera dans l'oubli après, alors à quoi bon faire au mieux ?" car si notre vie est un infime parcelle de "quelque chose" noyée dans l'infini, espace ou temps, comme cela paraît impossible à concevoir, ne regardons plus le néant, mais portons notre attention sur le moment, l'endroit où nous existons.
C'est pourquoi il faut cueillir cette petite parcelle qui paraît nulle face à l'infini. J'en suis convaincu, mais n'arrive pas à l'expliquer mieux. Alors que si l'on se suicide directement, peut-être que cela n'aura aucune conséquence en prenant le plus de recul possible, mais ça en aura une du point de vue de la vie où nous sommes, puisque ce serait se priver du meilleur, de l'unique.
En prenant les autres hypothèses, dans tous les cas, vivre sa vie jusqu'au bout sera toujours à une place supérieure ou égale à celle de se suicider. Et si ce n'est pas le cas, la vie n'aura été qu'une perte de temps, je ne vois pas en quoi cela puisse être un mal. Et puis si Dieu nous disait que la solution était de mourir au plus tôt, je pense que je me permettrais de lui mettre mon poing dans les dents, car il n'avait qu'à le dire.

Ainsi, je pense qu'il faut absolument renoncer à cette envie destructrice de savoir avant l'heure. De toute façon on saura le moment de notre mort venu. Alors chaque chose en son temps. On ne peut qu'y gagner, à vivre notre vie pleinement, de fond en comble. Je suis donc contre le suicide. Même lorsqu'il s'agit d'échapper à une souffrance qui nous est imposée. Le négatif est toujours meilleur que le nul.

La seule exception qui me fait accepter l'idée du suicide, est le fait que celui-ci soit une excentricité, dans laquelle on brave le risque de ne pas avoir vécu l'unique instant vivable. Mais dans ce cas, le suicide serait une forme d'art, et l'art n'est plus de l'art lorsqu'il devient répétitif, habituel : ce suicide artistique doit alors être nonpareil ; j'en tire donc les mêmes conclusions : l'humanité doit vivre sa vie tant qu'elle le peut.


~Nérée~ le 27-09-2009 à 23:48
 
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