Etopia - ou la Cité Partie 1

La révolution internationale ne se fera jamais. Nous avons peur. Peur de la violence, mais aussi du changement. D'un changement trop brutal dans notre vie quotidienne.
Voilà pourquoi nous ferons cette révolution, mais dans la sueur plutôt que dans le sang...


AS (anté-scriptum) : préparez-vous, c'est long...

C'est à nous de commencer, c'est à nous d'ouvrir une nouvelle voie, et, pourquoi pas, de changer le monde à notre manière. Changer ce monde où les Hommes détruisent la Nature et leurs propres frères.

L'avenir se trouve en nous, mais doit se matérialiser en un lieu, le lieu de l'équilibre et de l'évolution : Etopia.

Etopia devra être notre cité, et elle devra être plus ou moins autonome.
Dans notre cité, chaque habitant devra avoir son propre habitat, qui sera lui aussi plus ou moins autonome vis-à-vis des autres habitats.

Chaque maison devra être construite selon des règles bien précises. Ces règles ne seront en aucun point architecturale, chacun construira la maison qu'il désirera à ce niveau. Le seul critère architectural à respecter sera la hauteur des bâtiments : pas plus de deux étages. De toute façon, les matériaux utilisés ne permettront pas de dépasser ce nombre d'étages.
Les murs seront en paille recouverte de chaux, ainsi, nous bénéficierons d'une isolation incroyable, mais aussi d'une grande facilité de construction à ce niveau (les murs d'une maison en paille se montent en quelques heures - et durent plus de cent ans !).
Le toit sera remplacé, sur sa face sud, par une très grande baie vitrée, afin de faire pénétrer la lumière naturelle partout dans la maison, mais aussi la chaleur.
Quant aux fenêtres et aux portes, elles seront en bois. Nous limiterons l'utilisation de matériau polluant comme le plastique.
De plus, nous n'utiliserons que des ressources infinies, tels que la pluie et le vent, ou le soleil. Si nous possédons une rivière, nous produirons de l'énergie avec, nous possédons du vent et du soleil, nous aurons de l'énergie par ce biais.

Chaque maison, au niveau énergétique, devra être autonome. Au niveau de l'eau, il faudrait l'être au moins à 70%, les 30% restant devront être fournis par la collectivité (présence d'un bâtiment où l'on récupèrerait de l'eau de pluie ainsi que les eaux usées que l'on recyclerait, et où l'on produirait aussi de l'électricité que l'on redistribuerait si besoin est).
De plus, nous utiliserons des toilettes sèches. C'est-à-dire des toilettes où à la place de l'eau traditionnelle, il y aurait de la sciure. Le tout (excréments+sciure) servira de compost pour son usage personnel (on peut le mettre dans son potager) et si l'on n'a pas de potager, le compost sera retiré de façon hebdomadaire et utilisé par la collectivité.

Ce dernier élément - les toilettes sèches - représente toute une philosophie, qui est somme toute très complexe.

Il y a quelques centaines de milliers d'année, Gaïa (la Terre, la Mère-Nature) enfanta l'homme.
Enfant, il vécu en paix et en harmonie avec sa mère, de façon nomade. Il suivait les troupeaux pour se nourrir, il construisait de petites cabanes pour se loger, puis repartait. Il se nourrissait avec ce que sa mère lui donnait, sans en prendre trop.
Mais une partie de ces enfants grandirent et devinrent adolescents. Ils devinrent prétentieux et arrogants. L'homme adolescent se rebella contre sa mère. C'est ainsi qu'il créa son propre monde, où tous les adolescents pouvaient vivre libres, sans toutes les contraintes que leur mère leur imposait.
Alors il créa la civilisation.
Toutefois, malgré le conflit inter-générationnel avec leur génitrice, les hommes adolescents, soi-disant autonomes, ne cessèrent de quémander des ressources à leur mère, afin de satisfaire leur appétit, sans jamais lui rendre ne serait-ce qu'un remerciement.
Alors, ils créèrent l'agriculture, qui devint de plus en plus intensive, ce qui stérilisa la terre, il créèrent l'élevage, où l'on produisait de plus en plus de bétail et ce, de façon barbare, afin de satisfaire le confort de plus en plus d'hommes. Ils puisèrent dans les entrailles de leur mère, et trouvèrent ce qui deviendra par la suite leur unique source d'énergie. Avec ces ressources, l'homme put concevoir d'incroyables véhicules, toujours plus rapides, il put construire des tours, toujours plus hautes, il put fabriquer des bombes, toujours plus destructrices.


Gaïa est un système extrêmement complexe, où chaque rouage a une place primordiale. Toutefois, quelques-uns de ces rouages (l'homme adolescent) ne veulent plus faire partie de ce cycle, de ce système. Voilà pourquoi il a crée le sien, et tente de détruire l'autre, simple question d'ego.

Et les toilettes sont la parfaite représentation de l'orgueil de l'homme adolescent. Il mange ce que la Terre lui donne (ou ce qu'il l'oblige de lui donner...), il rejette ses excréments dans l'eau, et par un ingénieux système de canalisation, arrive à les envoyer ailleurs (d'ailleurs, combien de personnes savent réellement ce qu'il en advient ?). Il tire la chasse et hop ! Il passe à autre chose.
Mais les toilettes sèches c'est autre chose. C'est le fait d'accepter que l'homme fait partie de la Nature, qu'il fait partie du système Gaïa, et qu'il s'occupe de ce qu'il rejette. La Terre nécessite deux types d'excréments : celui des bovins et celui des humains. Malheureusement, elle n'a que celui des bovins. Les toilettes sèches comblent cette lacune.
Car l'homme n'est pas au centre, avec l'environnement autour. Mais il fait partie intégrante de cet environnement. Terme, qui, si l'on a bien compris cette philosophie, ne veut rien dire...


Revenons à nos moutons. Enfin à nous.
Etopia devra être construite de façon anarchique. On s'entend. Il n'y aura pas de plan spécifique quant à sa construction, tout se fera de façon naturelle. Toutefois, nous devrons limiter sa taille en fonction de ce qui nous entoure (forêts, rivières, etc.).
A propos, les forêts feront l'objet d'un très grand contrôle.


Et voilà que nous arrivons à la gestion de la cité.
La cité devra être un ensemble d'entreprises coopératives. Par exemple pour la construction des maisons. Il y aurait une coopérative agricole et et une coopérative forestière. La coopérative agricole donne (oui oui, donne, gratuitement, la gratuité devra être le moteur de la cité, et, si possible, devra devenir la principale monnaie...) la paille à la coopérative qui se charge de la fabrication des maisons. La coopérative forestière vend le bois à cette même coopérative. Une fois les maisons construites et louées (explications pus tard). Une nouvelle coopérative s'occupe du ramassage des ordures (donc du recyclage) et du compost, pour ceux qui donnent. Ce compost sera ensuite donné à la coopérative agricole, et ainsi de suite. Parallèlement, la coopérative qui se charge de l'électricité devra fabriquer et louer (toujours explications plus tard) des éoliennes et panneaux solaires aux habitants.
Encore parallèlement, la coopérative qui s'occupe de la " fabrication " et la distribution de la nourriture limitera au maximum les emballages et favorisera le carton ou d'autres matériaux très recyclable.
Vous l'aurez compris, tout doit être question de cycles, vertueux bien sûr.

Quant à la location des habitations et des éoliennes, le système sera des plus simples. On loue tant de temps et à partir du moment où la totalité des loyers payés est égale au coût de production, le bien est à celui qui le louait.

La mise en place d'une telle cité, qui se veut autonome, ne peut se faire si l'on part du principe où l'on est autonome dès le début du système des humains actuel. Voilà pourquoi il faut des coopérative, pour qu'il puisse y avoir du commerce avec " l'extérieur " afin de permettre à la collectivité d'avoir des fonds pour ensuite être autonome.

Ce qu'il serait vraiment bien serait que tout ce qu'on consomme tous les jours (maisons, nourriture, etc.) soit produit dans la cité par diverses coopératives.


Une coopérative c'est une entreprise. Une entreprise est composé des actionnaires (dont le plus gros est le patron) et les salariés. Dans une coopérative, les actionnaires sont les salariés et vice versa. Il n'y a pas de patron, mais un gérant, élu par les salariés qui s'occupera, comme son nom l'indique, de la gestion de la coopérative. Toutes les décisions sont prises par tout le monde. Néanmoins, chacun à un poids dans les décisions proportionnel à son expérience dans tel ou tel domaine (et non à ses études ni quoi que ce soit d'autre). De plus, dans notre cité, chaque coopérative pourra avoir des apprentis et les former.

Quant aux entrées dans Etopia, ce sera relativement simple. Ensemble, nous créons les coopératives qu'il nous faut (j'en ferai la liste plus tard) puis nous faisons des appels d'offre et nous partons en " croisade " pour recruter. Je pensais qu'il serait vraiment bénéfique pour pas mal de monde d'essayer de faire sortir des gens défavorisés de la m**, en leur offrant un toit, de la nourriture et un boulot. Je pense pourquoi pas aux prostitué(e)s, SDF, immigrés, " racailles " (on s'entend), etc.

Donc voilà en gros ce qu'il nous faudrait comme coopératives (liste non exhaustive) :

  • une coopérative agricole (où l'on produirait les " matières premières " nécessaires pour se nourrir, et où l'on emballerait et vendrai ce qui est produit) ;

  • une coopérative immobilière (où l'on concevrait et fabriquerait les maisons, ainsi que les meubles qui vont dedans) ;

  • une coopérative pour les énergies et internet (où l'on construirait des éoliennes, des panneaux solaires, etc. mais aussi où l'on monterait des PC et installerait internet partout dans la cité) ;

  • une coopérative de ramassage des ordures et/ou compost (déjà expliqué) ;

  • si possible une coopérative où l'on fabriquerait des machines à laver, des sèches lignes, etc.

  • si possible un cinéma, un théâtre (mélangé) ;

  • une gare (!!!) ;

  • un Zome (lieu où l'on pourrait méditer et discuter) ;
  • etc.

En gros, Etopia, enfin la cité (le nom, on pourrait le choisir tous ensemble, tout comme les règles dans la Cité), sera l'endroit où l'homme serait adulte, c'est-à-dire mûr. Celui qui accepte de faire partie du système Gaïa, tout en créant un système où il vit confortablement et en harmonie avec les siens.

Nous pouvons vaincre Babylone, et c'est de cette façon qu'il faut le faire, pour montrer à tous qu'entre hommes vraiment civilisés, on peut vivre pour le mieux, sans consumérisme effréné et sans misère.

Acceptez-vous de faire la révolution ?

 
 
~Edilyon~ Publié le : 22/07/2008

 

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Article très intéressant ! Une des utopies les plus mûres que j'ai eu l'occasion de lire. Dans ces conditions, je serais prêt à faire une (r)évolution. ^^

~Croninet~

 

Merci Edilyon, j'y ai cru pendant un instant.

J'aime.

~Erual~

 

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