Temps : une illusion ?

Hier, demain ou aujourd'hui, cela est-il cohérent ?



Je viens aborder ici un sujet délicat. En effet je décide de traiter la simultanéité du passé, présent, futur. Nos intelligences nous ont habitués à établir la distinction entre hier, aujourd’hui et demain. Cela est parfaitement adapté à nos conditions matérielles mais n’est qu’illusion face à la vérité spirituelle. Nous sommes malheureusement nombreux à confondre mental et esprit.

Pour mettre en lumière cette confusion, je poserai en préambule ceci : le mental appartient au domaine des pensées, l’esprit au domaine des intuitions ou de l‘âme. Le mental est du domaine de la matière, de la temporalité. L’esprit, lui, est du domaine de la spiritualité et de l’éternité. Si ce préambule vous est perceptible, nous pouvons aller plus avant dans le déroulement du tapis du temps.

En réfléchissant à la rédaction de la première phrase de ce paragraphe, je réalise la difficulté de la tâche à laquelle j’ai décidé de m’atteler... En effet, les angles d’accroche sont multiples et je ne sais choisir ou percevoir celui qui sera le mieux adapté aux pistes que nous allons suivre.

Ce que nous fûmes hier est présent dans ce que nous sommes aujourd’hui. (L’enfant que vous étiez hier est présent aujourd’hui en vous sinon vous ne seriez pas.). Les décisions que nous prenons aujourd’hui auront un poids ou un impact sur demain. (Prenez un revolver et tuez-vous et demain n’est plus... sauf pour les vivants.)

Nous sommes là dans le domaine de la matière et de la temporalité. Ainsi, les actes et les pensées d’hier ont une influence sur aujourd’hui, les actes et pensées d’aujourd’hui une influence sur demain. Je présume que cette notion est claire pour chacun d’entre nous !

Nous avons là une ébauche du lien qui existe entre ces trois états du temps. Même dans le domaine de la matière, une continuité relie hier, aujourd’hui et demain. Quand nous pensons au passé, nous voyageons sur une ligne temporelle que nous avons déjà parcourue. Cette ligne temporelle appartient au domaine de la matière. Notre mode de fonctionnement mental induit une date à un événement et automatiquement nous en sépare le réduisant au révolu. C’est là une première erreur puisque cet événement est en vous.

Selon l’état d’esprit dans lequel nous sommes, ce souvenir peut nous remplir d’amertume, de joie ou de tout autre sentiment. L’humeur ou l’état d’être assigne une valeur ou une couleur à ce souvenir. Il n’y a pas de bons ou de mauvais souvenirs ; en revanche, il y a de bonnes ou de mauvaises façon de les aborder.

J’avais il y a longtemps accordé crédit à une notion qui est devenue aujourd’hui un élément de choix dans mon jardin intérieur. Cette notion est relative au fait que la pensée est créatrice. Prenons un exemple : supposons que nous pensions à une tenue vestimentaire, nous imaginons sa composition au préalable puis nous constatons sa mise en place dans le domaine de la matière.
Autre exemple : un artiste visualise en lui l’œuvre qu’il veut créer, par son talent et sa maîtrise il fait entrer l’oeuvre dans le domaine de la matière. Un architecte procède de même. Ainsi, la pensée ordonnée s’inscrit dans la matière.
En quelque sorte, nous pourrions considérer que nos pensées sont comme des enfants qui dans leur croissance deviennent autonomes et se manifestent.

Il existe en nous plusieurs catégories et natures de pensées. Nous pouvons considérer celles qui appartiennent au domaine du mental, de la matière et celles qui appartiennent au domaine du cœur ou de l’intuition, de l'âme. Les aptitudes de ces pensées à se manifester dans le présent dépendent de leur point d’origine. Les pensées matérielles et basiques s’attachent à leur domaine, les pensées spirituelles et intuitives font de même. Cependant, l’esprit gouverne la matière...

Supposons que nous considérions un souvenir qualifié de « sombre » dans un point du passé de notre ligne temporelle : à partir de notre présent nous pouvons le considérerer comme sombre ou l’habiller d’une nouvelle lumière. En procédant ainsi, force est de constater que nous pouvons modifier le passé et sa valeur. Ainsi, par notre vouloir et notre attention, nous ramenons le passé dans notre présent et en modifions quelque sorte le contenu ou la valeur.

Si notre mémoire est bonne, il nous est possible de nous remémorer nos jeux d’enfants et de constater qu’en ce temps-là nous étions hors du temps : notre imagination créait des mondes qui n’existaient pas réellement, mais qui avait pourtant autant de poids que notre quotidien matériel, voire plus.

Il y a dans la création une loi importante qui est celle de l’affinité. En la simplifiant à l’extrême il est possible de dire ceci : qui se ressemble s’assemble. Ainsi, les pensées de même type convergent vers un même point. Les pensées de type 'amour' nourrissent un point nommé amour, les pensées de type 'peur' nourrissent un point nommé peur, celles de type 'haine' vont à la haine, la beauté va à la beauté... Ces différents points sont de volume proportionnel à la qualité et au nombre des pensées qui les alimentent. Vous comprendrez qu’un tractopelle à plus de puissance qu’une voiture !

Ces différents points de convergence que je vais nommer à présent « réservoirs » (ou égrégores pour les ésotéristes) sont autant de sources auxquelles vont puiser nos intuitions en fonction de la qualité et de l’orientation de nos pensées. Ce qui nous conduit tout naturellement au lien qui existe entre le présent et le futur. En effet, nos futurs se nourrissent aux réservoirs de nos affinités et à la qualité de méditation de chacun de nos ancêtres, contemporains, et devenir. En surveillant la qualité de nos pensées, nous décidons de la nature de nos intuitions et devenons responsables depuis le présent de ce qui adviendra demain en privilégiant tel ou tel type de « réservoir ».

Ainsi, déposant de l’amour dans l’obscur d’hier, ce depuis le présent et en toute conscience, nous nourrissant aux « réservoirs » préparés pour le futur, nous entrons dans la pleine conscience de la futilité de la notion du temps.

Ce qui était hier est présent aujourd’hui, hier créa notre futur et le futur s’est préparé dans le passé. Ceci nous conduit tout naturellement à la notion de cercle, qui lui-même défini un ensemble inséparable. Bien sûr, nous pouvons par le mental en considérer des fractions, en créer et par voie de fait nier l’ensemble. Nous pouvons rompre le cercle, et en faire un segment de droite ou une droite... Tout dépend de ce que nous sommes capables de prendre en considération...


 
 
~Benoitcamares~
Publié le : 05/12/2008

 

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