Banlieues (l'Etat et le problème des banlieues)

Des années d'une politique efficace !


Petits rappels : dans les années 1960, l'Etat crée de grand ensembles urbains, dans les banlieues des villes. De grandes tours et de grandes barres sont construites, et ces immeubles sont à la pointe du progrès (eh oui ! à l'époque, rarissimes étaient les résidences qui possédaient des toilettes à l'intérieur de la maison ! Dans les années 60, ce qui prévalait c'était la petite cabane dans le jardin, pour les maisons, et les toilettes dans les couloirs pour les immeubles). Qui s'y installe ? La classe moyenne française, propriétaire de son appartement. Mais très vite, ces familles se lassent de vivre dans un appartement et n'aspirent qu'à acheter une maison. Il y a donc un départ massif de cette classe moyenne vers les banlieues pavillonnaires. Au même moment, la France est en plein phénomène d'exode rural et d'immigration massive (voulue). Ces grands ensembles d'habitations sont alors revendus à de grandes sociétés, c'est le début des HLM. Ces sociétés les louent aux nouveaux arrivants contre un loyer très faible.

Conséquence directe : paupérisation, concentration des immigrés et dégradation progressive des grands ensembles.

Cela aboutit à une politique des villes en 1981. Pour quelle raison cela se fait-il en 1981 ? Ce n'est pas parce qu'un président socialiste arrive à la tête du gouvernement. Si cette politique voit le jour, c'est parce qu'à l'été 1981, les premières émeutes urbaines ont lieu, plus précisément dans la banlieue de Lyon, quartier des Minguettes. L'Etat prend alors conscience du problème de certains quartiers en difficulté.

L'action du gouvernement : la politique de développement social des quartiers. Très joli nom, mais concrètement qu'est-ce que ça signifie? Eh bien pas grand-chose : on répertorie les quartiers en difficulté en fonction du taux de chômage, du pourcentage d'étrangers, du pourcentage de logements sociaux et des difficultés scolaires. 400 quartiers répondent à ces critères. Après cela, on crée une entité, le ministère chargé de la Ville (créé en 1990), et on crée des contrats de ville. Neuf ans se sont écoulés entre les émeutes et la création d'une entité pour gérer le problème (en plus ce n'est pas très efficace).

En 1991 : nouvelles émeutes, cette fois-ci à Vaulx-en-Velin (banlieue Lyon) et à Mantes-la-Jolie (Paris). Le gouvernement crée alors la PREMIERE LOI SUR LA VILLE. Mais en France, une loi n'a pas de valeur tant qu'il n'y a pas de décret d'application, et IL N'Y EN A JAMAIS EU : la loi ne fut donc jamais appliquée.

1996 : nouvelle politique : le pacte de relance de la ville. On répertorie 730 zones urbaines sensibles. Cette fois-ci, il y eut une série de mesures concrètes : exonération de charges sociales pour les entreprises qui s'y implantent, création de zones franches et bonification des fonctionnaires qui y vont. Mais, peu d'entreprises s'implantent et emploient des personnes de la zone. Le problème n'est toujours pas réglé.

Ce n'est qu'en 1998 que l'Etat trouve enfin SA solution du problème : on détruit les grands ensembles : le premier à l'être est le quartier des Minguettes, là où tout a commencé.

L'Etat a trouvé son remède : ce n'est pas une solution ! Il suffit juste de dynamiter le problème : pas de problème, pas besoin de solution... On a pu constater combien cette politique a été efficace...

 
 
~jamesB~
Publié le : 24/10/2006

 

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