Structure familiale sous la République romaine et sous le Haut-Empire (1ère partie)

La première partie est consacrée aux relations pères-fils.


I. Les relations père- fils durant la période classique

Pour résumer grossièrement, on peut dire que c'est une sorte de conception clanique : le père est le chef de la famille. Il a autorité sur ses enfants, sa femme et ses petits enfants (pater familias), ses esclaves (Dominus) et ses clients (patronus). Toute sa famille vit sous son toit, et ce n'est qu'au IIe siècle avant Jésus-Christ que les nouveaux mariés n'habitent pas chez leur chef de clan.

Tous sont sous sa dépendance, et aucune décision ne peut être prise sans son accord. Cela va même plus loin car, tant que son père est vivant, un romain, même sexagénaire, même sénateur, ne peut prendre aucune décision sans l'accord préalable de son père. Or, il y a une grande inégalité de sort, car la forte mortalité fait que de nombreux romains étaient majeurs et chefs de famille à 20 ans tandis que d'autres, à 40 ans passé, étaient toujours mineurs.

Autre fait important : ce n'étaient pas les parents qui élevaient leurs enfants, du moins dans les familles nobles. Ils étaient élevés par leur nurse et leur nutritor, c'est pourquoi les relations entre père et fils étaient assez froides. Et cela va même plus loin car rien ne pousse le père à laisser ses biens à ses enfants. En fait, il était même bien vu d'exhéréder (d'exclure de l'héritage) un fils indigne. Ainsi, les enfants ne comptaient pas plus que les autres. L'important était en fait que les biens passent à quelqu'un qui en soit digne, le testament visant à désigner des continuateurs spirituels, qui reçoivent les biens comme moyens de faire leur œuvre. D'où la fréquence des adoptions (cela se voit très bien dans le choix de son successeur par l'empereur Auguste).
Conséquence : la menace d'exhérédation a lourdement pesé chez les enfants. Il y eut même eu des cas de tribuns de la plèbe qui retirèrent des lois séditieuses car leurs pères avaient menacé de les déshériter.

C'est pour ces raisons que les relations entre pères et fils étaient assez froides : le père ne voulait pas se lier les mains en entretenant des relations sentimentales avec ses enfants.
Quand un Romain a envie d'élever un enfant, il préfère en général adopter l'enfant d'un autre, ou élever un fils d'esclave, ou encore un enfant abandonné.

Toutes ces raisons : menace d'exhérédation, la minorité qui dure jusqu'à la mort de son père, et la froideur, même l'inexistence de liens affectifs entre un père et son fils, font que les parricides étaient assez fréquents.

 
 
~jamesB~
Publié le : 09/03/2007

 

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