Foire du Livre - Brive la Gaillarde

Rencontre avec Bernard Werber à la foire du livre de Brive la Gaillarde. Compte-rendu.


Bernard Werber était présent à Brive, pour la promotion de Paradis sur mesure. Nous avons assisté à sa conférence ; voici un bref aperçu de l'échange.


A la question : "Pourquoi des nouvelles ?" Bernard Werber a répondu qu’il existait deux types de littérature : la littérature "lourde", l’art lent (romans), et la littérature "de transport", l’art rapide (nouvelles). Il aime alterner l’art lent et le rapide. Elles permettent également de tester des styles d’écriture, comme dans un laboratoire.

A la question : "pourquoi un sondage sur le site ?" il a répondu qu’il souhaitait savoir ce qu’aiment les gens. Selon lui il faut un aller/retour, il souhaite développer l’interactivité avec les lecteurs.

Au sujet de l’engagement politique- économique- écologique dans ses nouvelles, il estime que l’écologie, par exemple, est une morale bien pensante, souvent peu appliquée ; il décide de pousser le bouchon plus loin, que ce soit au sujet de l’écologie ou de l’économie, de décrire un monde possible, afin que le lecteur se fasse une opinion. Il souhaite montrer que souvent, les gens ne réagissent pas ou peu, et suivent la législation aveuglément.

Au sujet de la nouvelle la Guerre des marques, et de la citation "en achetant les gens votaient pour confirmer leurs choix", la question fut : "être consommateur est-il plus efficace qu’être votant ?"
Oui, incontestablement, selon Bernard Werber. Il y a un déséquilibre entre nations et entreprises ; le chef de la nation doit rendre des comptes, tandis que le chef d’entreprise, qui a sa place dans l’économie et qui parfois gagne plus qu’un chef de nation, ne doit rendre de compte à personne. Au final selon l’auteur, les entreprises ont plus de poids dans la vie des gens que les institutions. L’exemple du clivage gauche-droite est selon lui obsolète ; il faut inventer un nouveau système, et au-delà repenser les rapports humains.

Bernard Werber, un féministe ?
Selon lui, la femme est scientifiquement l’avenir de l’Homme. L’organisme féminin est plus résistant que celui de l’homme. Pourtant, l’Homme essaie d’aller à contre-courant : dans certains pays, certaines cultures, il existe un culte de l’homme, où l’on avorte en cas d’enfant-fille, et l’on garde les garçons que l’on forme à la guerre. La nature veut plus de femmes, les Hommes veulent plus d’hommes. Le combat pour la féminité est selon lui très difficile.

Compte-t-il publier le roman sur les femmes ? (Version longue de demain les femmes, ndlr).
Peut-être ; mais il n’a pas le droit de publier plus d’un livre par an, de manière générale. On considère que si l’on publie plus d’un livre par an, les livres ne sont pas bons. De même que si l’auteur a du succès, il est mauvais. Comme s’il fallait perdre en lecteurs pour gagner en authenticité...

A la question "la psyché humaine peut-elle évoluer ?" il a répondu que le but de ses livres était de trouver COMMENT évoluer. Soit on répète le cycle (avec guerres etc.) soit on passe outre et on évolue. La violence est une tradition ET une mauvaise habitude, qu’il faut perdre.
Il aimerait un gouvernement mondial, qui "recadrerait" les nations qui bafouent les libertés au nom de la souveraineté nationale. Il aimerait également la maîtrise de la démographie.
Selon lui, l’Humanité ne peut pas toujours trouver des solutions, il faut anticiper les problèmes.



Une conférence intéressante, et sur le salon beaucoup d'auteurs renommés (rencontre avec notamment Pierre Bordage et Bernard Simonay !). Et une petite photo, pour la route.



~L'Equipe de l'ESRA On-Line~

 

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