Comme en Prison

Le sentiment d'enfermement nous taraude parfois.
Les limites sont floues et les libertés précaires... Quelles sont ces prisons qui nous retiennent ?



Il existe plusieurs sortes de prisons.

Il semblerait que la première image qui vienne à l'esprit lorsque l'on parle de prison, c'est celle où l'on incarcère ceux qui ont commis des délits. En clair, celui ou celle qui ne se comporte pas conformément aux règles établies se trouve enfermé en un espace dont il ne peut s'extraire sans une autorisation extérieure, ni sans s'être amendé.

Pourtant, ces prisons, ces lieux d'incarcération ne sont pas les seuls qui existent.
Au regard des événements qui se déroulent sur cette terre en ce moment, des contingences qui nous imposées, nous constatons que nous ne pouvons nous y dérober ni nous en émanciper. Nous sommes obligés de suivre la loi du lieu. Il s'agit donc d'une privation de liberté. Notre planète bleue, en quelque sorte, se trouve être un lieu où nous sommes confinés.
Nous avons ainsi deux sortes de prisons : celle du sens commun où sont incarcérés les malfrats, ainsi que celle que constitue notre planète bleue dont nous ne pouvons matériellement nous extraire.

En y réfléchissant, il me semble pouvoir en distinguer une troisième prison, un troisième lieu dont on ne peut s'extraire. Ces trois prisons ont en commun le fait qu'elles sont matérielles, qu'elles ont une limite dans le temps et l'espace. Mais quelle est donc alors cette troisième prison dont, à l'instar des autres, nous aimerions parfois bien nous extraire ? Ce troisième lieu est notre corps !

Être emprisonné signifie être privé de liberté, celle d'être qui l'on veut, quand on le veut, où on le veut.

En dehors du fait que ces trois lieux d'emprisonnement soient dotés de contingences spatio-temporelles, ils ont en commun la loi de cause à effet. Des comportements néfastes au sein d'une société conduisent généralement dans les prisons nationales. De même, d'un point de vue planétaire, des comportements irresponsables et négatifs engendrent de lourdes conséquences que nous devons supporter et qui aboutissent, entre autres, à la privation de liberté.

Il en est de même pour notre corps physique. Les excès et les actes irresponsables aboutissent à expérimenter en lui-même les retombées et nous imposent de les assumer.

Il est intéressant de souligner que, dans certaines circonstances et ce pour les trois prisons précitées, les peines peuvent être à perpétuité. Bien sûr, en utilisant le mot perpétuité je fais fi des contingences spatio-temporelles ! Pourtant, à bien y regarder ces limitations spatio-temporelles ne sont peut-être pas si absolues qu'elles semblent vouloir l'être. En effet, quelles sont les conséquences pour des enfants dont les parents sont incarcérés? Ces limitations spatio-temporelles sont en fait tout à fait aléatoires. Elles sont fluctuantes en fonction du lieu ou de la façon dont on les évalue.

Où peut bien se trouver l'intérêt de considérer les prisons et les causes qui y conduisent ? Très certainement pour éviter de s'y retrouver ! Mais ce n'est pas tout, je me propose d'y jeter un regard.

Si vous m'accordez le fait que la liberté est de pouvoir aller où l'on veut, quand on le veut ou de faire ce que l'on désire au moment où le désire, alors nous pouvons considérer que la liberté c'est de ne pas être attaché à un pôle ou limité par des enceintes.

Ne pas avoir d'attaches, d'oeillères ou d'enceintes limitant la portée de notre regard ou de notre être. La liberté de pouvoir dire oui quand on le désire ou de pouvoir dire non. La liberté d'aimer ou de ne pas aimer, la liberté d'adhérer ou de ne pas adhérer. Il est envisageable que la façon dont on pense le monde soit l'instrument qui ouvre la porte de la véritable liberté ou la ferme et nous emprisonne.


 
 
~Benoitcamares~ Publié le : 01/04/2009

 

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