Cyrano de Bergerac
La pièce d'Edmond Rostand, "Cyrano de Bergerac", dépeint un homme que tout honore. La réalité n'est pas vraiment différente.
Cyrano de Bergerac a vu le jour en mars 1619, à Paris. Il est né avec un physique assez désobligeant. En effet, il était bel et bien affublé de ce nez légendaire qui a fait le personnage. D'après ses amis, dont Le Bret, ami d'enfance (seul véritable ami de Cyrano), c'est ce nez qui l'a obligé à développer sa verve exemplaire. Ce nez lui interdisait en effet une quelconque attirance d'une femme à son égard, ce qui fut un de ses gros problèmes. Son antisociabilité à toute épreuve ne l'empêchait tout de même pas de se faire des amis, souvent par sa propension à défendre les causes perdues. En effet, il lui arrivait souvent de se battre pour défendre des ivrognes incapable de riposter (Lignères) face à des mousquetaires, de défendre l'honneur de gens qu'un baron avait défiés en duel, etc... Il avait aussi une soif d'érudition à toute épreuve. Il fut un disciple de Gassendi, et suivit les cours de ce dernier en même temps qu'un certain Jean Baptiste Poquelin, dit Molière.
Il paraît dans le livre d'Edmond Rostand que Cyrano a participé au siège d'Arras. Véridique, il y a participé, dans la compagnie des gascons de Carbon De Castel-Jaloux, et aux cotés du baron Christian de Neuvillette. Cependant, il n'avait aucun lien avec celui-ci. Christian est bien mort lors de ce siège, et Cyrano a bien reçu une blessure de guerre (un coup d'épée à la gorge, ce qui l'a fait se retirer de l'armée).
Ce qui nous amène à l'existence de Roxane. Cyrano avait une cousine: Magdeleine Robin. Christian était un des courtisans de Mlle Robin, et l'avait épousée. Mais Cyrano n'était en aucun cas attiré par elle, et cette histoire ne l'intéressait pas vraiment.
La grosse invention du livre est donc l'histoire d'amour, le triangle Christian/Roxane/Cyrano.
Le livre fait état de plusieurs coups d'éclats de Cyrano: un combat à un contre cent à la porte de Nesle, le duel de l'hôtel Bourgognes... Le combat de la porte de Nesle a bel et bien eu lieu, il s'est effectivement battu contre cent spadassins ensemble (prouvé par les archives de l'époque: par Le Bret, par les gazettes et les documents de celui qui avait posté ces hommes). Il s'en est tiré avec une simple égratignure à la main droite, après avoir tué 2 de ses adversaires et en avoir immobilisé 7 autres par de graves blessures, les autres ayant pris la fuite. C'est Le Bret qui a témoigné de cette affaire, qui est corroborée par les journaux de l'époque. On ne sait cependant pas pour lequel de ses amis il s'est battu. Il parait invraisemblable que ce soit pour Lignières, comme dit dans la pièce.
Le combat à l'hôtel de Bourgognes (Acte I) est quant à lui totalement imaginé, pour introduire le personnage.
Cyrano est mort comme dans la pièce : d'une poutre lâchée sur sa tête (accident ou pas, on l'ignore). Il n'est cependant pas mort sur le coup : il est resté allongé avec une fièvre constante, à délirer pendant quelques mois. Il est mort le 28 juillet 1655, à Sannois, chez son ami et cousin Pierre de Cyrano.
Poétiquement parlant, Cyrano de Bergerac n'est pas considéré comme un grand auteur. Il a écrit quelques livres, mais aucun d'eux n'a le style nécessaire pour rester célèbre. "Estats et empires de la Lune" est son livre le plus connu, où il énonce entre autres plusieurs moyens de se rendre sur la Lune, évidement de manière burlesque. Il est cependant capable de coups de génies, telle sa description de la peine de mort dans le royaume des oiseaux, "La Mort lente": il imagine un système de mort par nostalgie et par tristesse. D'autres de ses oeuvres sont assez faciles à trouver, comme "Le pédant joué" ou "La mort d'Agrippine".
Il avait renoncé à sa liberté qui lui tenait tant à coeur pour éditer ses pièces. En effet, il s'était mis sous la protection d'un baron, qui avait du coup pu payer les maisons d'édition. Ce sacrifice a dû lui coûter beaucoup si l'on en croit son ami Le Bret. Cependant sa tragédie, "La mort d'Agrippine" a pu enfin être jouée et a même rencontré un succès relatif.
Il est à noter que Molière a fait des emprunts à Cyrano de Bergerac pour certaines de ses pièces, notamment dans les Fourberies de Scapin. La scène la plus connue, celle du "Que diable allait-il faire en cette galère?" appartient à Cyrano. Il n'en voulait cependant pas à Molière, qu'il tenait en estime, de lui avoir pris ce passage.
Cyrano de Bergerac est entré dans la légende de la littérature Française grâce à Edmond Rostand. L'homme décrit dans la pièce est cependant très fidèle au personnage ; et la pièce en elle-même est tellement réussie que l'on se souvient toujours de Cyrano de Bergerac comme pourvu d'un long nez et amoureux fou de Roxane.
~Donitab~
Publié le : 06/10/2005
En cas de conflit avec cet article (problème de droits d'auteur, etc.) vous pouvez en demander la suppression auprès d'un administrateur du site.
Il faut être membre du site afin de pouvoir débattre autour d'un article.