Dogora

Dogora est un ensemble d’œuvres chantées, dont la particularité réside dans l'absence de signification de ses paroles.


Dogora est un concept musical, une innovation artistique née en 1996 de la géniale imagination d’Etienne Perruchon, pianiste et compositeur de musiques de scènes, de ballets, et de symphonies. Il s’agit d’un ensemble d’œuvres chantées (prévu pour chœurs et orchestre), dont la particularité réside dans ses paroles.



Le concept d’une langue créée de toutes pièces existe depuis fort longtemps (Tolkien, pour ne citer que lui, en a inventé plusieurs). Mais cette idée appliquée à la musique est plus récente. On la retrouve entre autre dans quelques groupes originaux tels que Magma, groupe français qui chante en Kobaïen, et Sigur Ros (rock islandais) qui chante en Vonlenska.
Cependant, Dogora va plus loin que ces groupes. En effet, à l’instar de ces autres groupes, le Dogorien, langue dans laquelle Dogora est écrit est un langage imaginaire, complètement inventé et dont les mots n’ont aucune signification. Mais si le texte est totalement vide de sens, c’est pour mieux se concentrer sur les sonorités, accents et consonances afin d’amplifier les émotions produites pas la musique. Le but du compositeur de Dogora est vraiment de coordonner les syllabes prononcées avec la mélodie et le rythme pour qu’ensemble l’émotion donnée à la musique soit plus forte et plus vraie, tout en donnant une impression de discours sensé aux paroles.

Il en résulte que chacun met derrière l’harmonie ce qu’il ressent et donne un sens personnel aux paroles. Auditeurs autant que chanteurs s’approprient les sonorités au point de reconnaître un peu de leur propre langue dans le Dogorien, quelle que soit leur origine.

Il est intéressant de noter qu’il existe tout de même des origines au Dogorien. Dogora est en fait le nom d’une petite ville de Proszechny d’où vient un peuple de nomades slaves, dont il ne reste plus aujourd’hui que quelques communautés sédentarisées dans des montagnes. Quelques mots de Proszechniak sont à la base de la langue, mais le reste est inventé, en conservant cependant des sonorités slaves avec de forts accents toniques, des « R » roulés et durs, ce qui lui donne un caractère assez dramatique qui appuie d’autant plus le concept.

L’œuvre a été arrangée pour le film « Dogora, ouvrons les yeux » de Patrice Leconte, sorti en 2004 ; un film sans paroles et dont la musique scande la vie du Cambodge. Il en existe également une version Brass Band.

Depuis Dogora, d’autres œuvres d’Etienne Perruchon ont été écrites en Dogorien parmi lesquelles Tchikidan, un projet réalisé en juin 2011 avec 600 enfants du Valenciennois, et Skaanza produit en concert le 25 novembre 2011 à Genève.



 
 
~Timthéobald Ex Mattzigmaël~
Publié le : 06/12/2011

 

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