Autisme

L'autisme : un trouble envahissant de la personnalité encore malconnu.


Autisme : le mot et les troubles ont vraiment fait irruption dans le grand public en 1988, avec Rain Man, le film américain de Barry Levinson avec Dustin Hoffman dans le rôle d'un adulte autiste mais prodigieux calculateur.

Cette vulgarisation de l'autisme a eu un bon côté et un moins bon : le moins bon, c'est que la perception de l'autisme a été très incomplète et inexacte, - tous les autistes ne sont pas des génies - et l'adjectif " autiste " est malencontreusement entré dans le vocabulaire courant, pour dire d'une institution ou d'une personne qu'elle est sourde à tel ou tel argument, ce qui blesse profondément les familles de personnes autistes. Le bon côté, c'est que l'autisme est enfin apparu pour ce qu'il est, une affection qui nécessitait une prise en charge urgente en matière de recherche, de soins et d'éducation.

L'actrice Sandrine Bonnaire, dont la sœur (38 ans) est autiste, lui a consacré un film, Elle s'appelle Sabine, qui montre la trajectoire sur vingt-cinq ans d'une enfant puis d'une adulte autiste.

Peut-on définir clairement ce qu'est l'autisme ? L'Organisation Mondiale de la Santé le classe parmi les " troubles envahissants de la personnalité (TED)".

Le mot " autisme " désigne au demeurant diverses formes de ce trouble se manifestant de différentes façons ; certaines personnes autistes ont des capacités extraordinaires ( le calcul comme dans Rain Man, le dessin, etc.) d'autres ont au contraire un déficit intellectuel plus ou moins important.

L'autisme, n'est reconnu que depuis une soixantaine d'années : rouble multifactoriel, il a été décrit pour la première fois en 1943 par un neuropsychiatre américain, Léo Kanner. Quant au diagnostic, qui peut se faire vers l'âge de trois ans, il est extrêmement complexe et ne peut être conduit que par une équipe médicale spécialisée. Car on ne diagnostique pas un autisme comme on diagnostique une grippe.

Ce syndrome toucherait 10 à 15 enfants sur 10 000 naissances, et touche garçons et filles.

Il se manifeste par des capacités plus ou moins altérées à communiquer et à comprendre son environnement. Plus de la moitié des autistes restera muette, aura des difficultés à comprendre le sens du langage et à apprendre. Tout changement d'habitudes peut provoquer des comportements violents, qui sont l'expression de l'angoisse et du désarroi de la personne autiste

Ces signes apparaissent lentement, généralement au cours de la première année et avant les trois ans de l'enfant.

Quelle est l'origine de l'autisme ? Il y a une quarantaine d'années, Bruno Bettelheim, éminent psychanalyste américain qui dirigeait un centre pour autistes appelé Ecole Orthogénique, considérait que l'autisme était un trouble lié uniquement à des carences affectives, essentiellement maternelles. En quoi il culpabilisa et traumatisa une foule de mères pendant des générations, en Amérique et en Europe.Ce prêt-à-penser n'a malheureusement pas encore complètement disparu.

Actuellement cette approche est abandonnée. Et si les causes de l'autisme ne sont pas clairement identifiées, on les sait multiples : il a été clairement démontré que l'autisme est un " trouble où des facteurs environnementaux interagissent avec une prédisposition génétique impliquant différents gènes ". Sur ce terrain, la recherche n'en est encore qu'au début, d'autant plus que la génétique est beaucoup moins simple que ce que le grand public en connaît.

Ces dernières années, d'importantes avancées ont aussi été réalisées grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM) sur des patients autistes présentant pour la plupart un haut niveau de facultés (ce qui a permis de mieux observer leur activité cérébrale). Le Dr. Monica Zilbovicius et son équipe de l'INSERM (Institut national de la santé et de la Recherche médicale) ont utilisé les outils les plus pointus, qui n'existent qu'au CEA (Commissariat à l'Energie Atomique), pour démontrer, par exemple, que le cerveau des personnes autistes ne réagit pas aux sons de la voix humaines de la même façon que vous et moi ; plus précisément, le lobe temporal du cerveau des personnes autistes n'a pas la même activité que le vôtre ou le mien.

In fine, toutes les recherches actuellement conduites, dans des champs multiples qui n'excluent pas la psychologie, ont pour objectifs :
- de poser un diagnostic aussi précoce que possible de l'autisme afin de permettre une prise en charge éducative spécialisée elle-même précoce ;
- d'affiner les méthodes éducatives spécialisées ou d'en imaginer d'autres plus efficaces ;
- de permettre, peut-être, la mise au point de traitements.
La recherche dans ce domaine a déjà fait de grand progrès, mais n'en est encore qu'à ses débuts et beaucoup reste à faire.

Quant aux parents français d'enfants autistes, ils se trouvent devant un problème majeur : il existe très peu de structures d'accueil spécialisées pour enfants ou adultes. Certains autistes trouvent une place dans des centres spécialisés en Belgique. En France, d'autres structures, de petites unités, avec un personnel très qualifié, ont été mises sur pied grâce à la volonté et à l'énergie de parents résolus à ne pas laisser leurs enfants croupir dans des services psychiatriques. D'autant qu'il faut le souligner, en utilisant des méthodes appropriées, on permet aux personnes autistes de s'insérer dans leur milieu social, d'avoir des activités, et de s'autonomiser (par exemple aller faire de petites courses).

Des sites :
http://proaidautisme.org
http://autisme.france.free.fr/
http://www.sesame-autisme.com/site/index.php?page=accueil

 
 
~Alinoë, Deborah Bernard~
Publié le : 18/07/2007

 

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