Oulipo : Ouvroir de littérature potentielle
En 1960, alors qu'il est dans une période de sa vie où écrire de façon naturelle lui semble de plus en plus difficile, Raymond Queneau, auteur entre autres des "Exercices de style" , se voit proposer par François Le Lionais l'idée originale de monter un groupe d'investigation de littérature expérimentale. L'idée fait mouche!
La première réunion eut lieu le 24 novembre de cette année-là. Les Oulipiens étaient au départ au nombre de sept : Raymond Queneau et François Le Lionais, respectivement fondateur et co-fondateur, ainsi que Jean Lescure, Jean Queval, Jacques Duchateau, Claude Berge, et Jacques Bens. Ce petit groupe allait bientôt prendre dans ses rangs beaucoup plus d'auteurs.
Le nom d'Oulipo ne fut adopté qu'un mois plus tard, suite à une intervention de Albert-Marie Schmidt. Le groupe s'était au préalable donné le nom de S.L.E, pour Séminaire de Littérature Expérimentale, mais ce qui devait rendre original leurs travaux était avant tout la Potentialité de l'écriture. La littérature devait devenir explorable au même titre que les mathématiques, puisqu'il était question de chercher tout les modes d'expressions et toutes les manipulations possibles applicables à l'écrit.
Le but de l'Oulipo était de découvrir des structures nouvelles et leur donner des exemples, tout en ne possédant jamais le titre de travail mais au contraire de distraction!
Voici selon eux même, quelques contraintes et manipulations qu'il est possible de s'imposer :
-l'homophonie: consiste à écrire deux phrases avec des mots différents, mais qui sont phonétiquement identiques. Exemple: " Un bon appartement chaud " devient " Un Bonaparte manchot ".
Le Faussaire
Faux visage
Faux cil
Faux nez
Faux sens
Faux bras
Faux doigt
Faux cul
(MM)
- le poème de métro :
Qu'est ce qu'un poème de métro.
J'écris de temps à autre des poèmes de métro, ce poème en est un.
Voulez vous savoir ce qu'est un poème de métro?
Admettons que la réponse soit oui voici donc ce qu'est un poème de métro.
Un poème de métro est un poème composé dans le métro pendant le temps d'un parcours.
Un poème de métro compte autant de vers que votre voyage compte de stations moins un.
Le vers est composé dans votre tête entre les deux premières stations de votre voyage.
Il est transcrit sur papier lorsque la rame s'arrête à la station deux.
Le deuxième vers est composé dans votre tête entre les stations deux et trois de votre voyage.
Il ne faut pas transcrire lorsque la rame est en marche.
Il ne faut pas composer lorsque la rame est arrêtée.
Le dernier vers du poème est transcrit sur le quai de votre dernière station.
Si votre voyage impose un ou plusieurs changements de ligne le poème comporte deux strophes ou davantage.
Si par malchance la rame s'arrête entre deux stations c'est toujours un moment délicat de l'écriture d'un poème de métro.
Jacques Jouet
- le poème de bistro : Le principe est identique au poème de métro. On compose entre deux verres ; on transcrit avant que le coude ne démarre au prochain verre. Si on change de place on change de strophe.
A composer avec modération !
~Noosnote~
Publié le : 13/06/2006
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