Un dilemme un tant soit peu coloré

L'article que j'ai choisi de vous présenter a pour but de vous faire réfléchir quant à un sujet que nous ne prenons même plus le temps d'étudier : notre vision des couleurs en l'absence de toute malformation et de toute maladie.


Les chercheurs contemporains travaillent activement sur l'infiniment petit et l'infiniment grand; aussi, je serai plus modeste en me contentant d'analyser mon environnement...

Voyez-vous, depuis votre plus jeune âge, on vous apprend à reconnaître les couleurs par leur nom : ainsi on vous a appris ce qu'est le rouge en vous le montrant du doigt, et désormais, par habitude et par convention, vous reconnaissez le rouge en le voyant simplement et vous le définissez naturellement par son nom. Tous repèrent le rouge aux mêmes endroits mais il y a une question que je me pose régulièrement : Comment être certain que nous voyons tous le même rouge ? Qu'est-ce qui me dit que votre rouge n'est pas mon vert, ou même mon bleu...? Bien entendu, je pense que l'intensité des couleurs reste la même car elle dépend de la qualité de l'éclairage, de l'épaisseur du matériau sur lequel la couleur est affichée, et de bien d'autres facteurs encore...Mais cela ne permet pas de répondre à ma question. En effet, malgré tout le vocabulaire dont nous disposons, comment définir une couleur sans citer son nom et sans parler de colorants ?

 
 
~Lest@t 666~
Publié le : 03/04/2007

 

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J'aime beaucoup le thème des couleurs car je suis moi-même daltonien.

Pour moi, il y a différents facteurs:

  • La vision: (un daltonien ne possède pas les mêmes capteurs de couleurs que les gens "normaux") qui peut être altérée par des facteurs autres que la simple couleur de base (lumière, distance, couleurs environnantes, attention portée à la couleur...); par exemple, j'ai remarqué que je suis beaucoup plus sensible aux variations de lumière, et que pour moi une couleur à l'ombre et à la lumière sera complètement différente; de même pour les distances.

  • l'apprentissage: En effet, si nous nous efforçons d'apprendre à un enfant que ce que nous appelons "rouge" est "vert", il verra la même chose que nous, mais ne la nommera pas pareil.

En tant que daltonien, je ne vois pas pourquoi même si je vois les couleurs différemment des autres, je me trompe sur le nom des couleurs; en effet si je ne vois pas pareil, j'ai eu le même apprentissage que tout un chacun; je ne devrais donc pas me tromper.

Je ne sais pas si j'ai été très clair, et j'espère que vous avez compris ce que j'essaie de vous dire.



~nikolherm~ le 07-10-2007 à 00:00
 

Pour te répondre Lest@t 666, j'ai appris que deux individus ne voyaient jamais le même rouge. Cette impression étant subjective et différente pour chacun d'entre nous. Cependant, nous savons tous, sauf les daltoniens, reconnaître un rouge.



~Austin~ le 20-02-2008 à 00:00
 

Incroyable, Werber avait donc raison, les idées voyagent dans l'air. Ta question, je me la suis posée il n'y a même pas un mois. Je pensais que chacun voyait les couleurs différemment : mon bleu est ton rouge, mon rouge est ton vert etc. Les connotations associées à chaque couleur sont identiques puisque depuis tout petit on nous dit que le rouge est la couleur de la rose, du sang, de la révolution, de la violence aussi.
Mais peut-être que la façon dont je vois le rouge revient, chez toi, à un vert. Peut-être que mon vert est, chez toi, la couleur de la rose, de la violence et du sang.

Je suis assez abasourdi !



~Edilyon~ le 20-02-2008 à 00:00
 

On m'avait toujours dit que les daltoniens ne confondent pas le rouge et le vert dans le sens qu'ils voient le vert en rouge et le rouge en vert, mais plutôt qu'ils percevaient pour ces teintes une seule et unique nuance, située près du gris.

Voilà pourquoi, Nikolherm, tu te trompes encore et toujours sur les teintes, même si on t'a dit et redit que tu confondais le vert et le rouge, en te disant peut-être que ce que tu vois rouge est en fait vert et vice-versa ! En réalité, tu les vois de façon identique.

Cela vient du fait que tu n'as pas les gènes qui te permettent de faire la différence. Il y a diverses formes de daltonisme, trois apparemment, et un site, tout bêtement trouvé sur le Net, en tapant daltonisme dans la barre Google, explique à mon avis très bien cela et donne les explications de ces différentes formes de daltonisme.



~charabia~ le 20-02-2008 à 00:00
 

J'ai entendu que chez les Grecs anciens, on était en bonne santé quand on avait un beau teint vert.
La perception des couleurs a pu changer avec le temps, ou les mots ont dévié.



~Sam~ le 20-02-2008 à 00:00
 

Un beau teint vert chez les grecs anciens voulait dire un teint jeune ! On parle encore de verdeur pour définir la jeunesse, au XXIe siècle.
Et on dit d'un vieux qui a encore de la prestance qu'il est encore vert !



~charabia~ le 20-02-2008 à 00:00
 

Me voilà éclairé (lampe colorée ?)...



~Sam~ le 20-02-2008 à 00:00
 

Et notre bon Roi Henri IV n'a-t-il pas été surnommé le Vert-Galant à cause de son ardeur à courtiser et prendre maîtresses ?



~charabia~ le 21-02-2008 à 00:00
 

Je suis moi-même atteint d'un léger daltonisme, et je peux confirmer ce qui a été dit plus haut : ma principale tare est, je crois, de mal différencier les couleurs. Et peut-être, paradoxalement, d'être plus sensible aux facteurs tels que la luminosité ou la distance.
Pour moi, une couleur n'a définitivement pas la même... euh... "couleur" de près que de loin.
Et, par exemple, j'ai beaucoup de mal à situer le violet par rapport au bleu ou au rose. Pour moi, un violet sera soit bleu, soit rose...

Enfin bon, ce genre de "déficience génétique" n'est pas très gênant à mon niveau (quoique... Avec les cartes géologiques à 36 couleurs différentes que j'ai à étudier...). J'ai en revanche connu un jeune homme qui ne pouvait différencier le bleu du jaune !!! Ce qui est dû à un pigment manquant dans l'oeil, sans doute le bleu.

Et, petite anecdote que ne manquent pas de me rappeler mes parents régulièrement : enfant, il semble que j'avais demandé à monter sur le "cheval vert"... lol.



~RoN~ le 21-02-2008 à 00:00
 

Je voulais ajouter une précision sur mon précédent commentaire qui a peut-être induit Edilyon en erreur.
Lorsque je dis que nous voyons tous des couleurs différentes, j'entends par là que face à un bleu par exemple, nous ne le percevons pas de la même façon, bien qu'il reste bleu pour nous tous.
Après, il est vrai qu'il existe des cas où un des trois pigments visuels est absent...



~Austin~ le 21-02-2008 à 00:00
 

Très bon article ! Cette question m'a déjà beaucoup torturée !! Quand j'ai essayé de faire comprendre mon problème à une de mes amies, elle n'a pas vraiment réussi à voir de quoi je lui parlais ! C'est quelque chose de très délicat.


~lalune~ le 30-08-2009 à 21:19
 

Et elle a probablement torturé du monde !

Etant dans l'impossibilité d'ajouter quoi que ce soit sur ce sujet, je vais me contenter de le rapprocher d'un autre sujet proche de celui-ci, qui est presque aussi perturbant je trouve.

Les longueurs d'ondes sont associées à des couleurs. Et nous ne pouvons percevoir que les longueurs d'ondes comprises entre à peu près 400 et 800 nanomètres (est-ce bien la bonne unité ?). Mais les autres longueurs d'ondes, celles que nous ne pouvons pas voir, les rayons infrarouges, les ultraviolets etc., existent pourtant. Ainsi, si nous pouvions les percevoir, comme n'importe quelle couleur que nous pouvons voir, quelle couleur verrions-nous ?

Je ne sais pas si ce que je dis est très juste, mais quand même, il nous est impossible d'imaginer une couleur différente de toutes celles qui existent. Et je trouve cela très troublant...


~Nérée~ le 27-09-2009 à 19:01
 

Je ne m'y connais pas encore assez (encore en terminale S eh oui :p ) mais je me demande déjà si on ne peut pas essayer de deviner en fonction d'un critère :
est-ce que les plages de couleurs s'étirent (vers le violet, ou vers le rouge) aux extrêmes du spectre visible ?
En ce cas, si le violet est une couleur "plus longue" que la couleur précédente alors il se pourrait que l'ultraviolet soit simplement un violet qui devient de plus en plus clair (d'où la difficulté de distinguer cette couleur de la lumière blanche).

Ou alors les couleurs sont "cycliques" ? C'est-à-dire qu'après un violet qui s’étire il y a un rouge qui s’étire, puis on repasse à orange-jaune-etc. Et cela indéfiniment (je me souviens de ma prof d'arts plastiques qui nous montrait un camembert avec toutes les couleurs).

Il paraît que certains animaux peuvent voir des couleurs plus extrêmes que celles perçues par l'homme, est-ce vrai ?

Encore un autre point qui me tarabiscote ^^ : est-ce que les longueurs d'ondes au-dessus et en dessous du spectre de la lumière visible ne peuvent être que des "couleurs", ou alors sons et couleurs ne font qu'une seule et même entité (on parle bien de longueurs d'ondes pour les deux phénomènes) ? En ce cas alors, au-dessus du violet il y a une couleur "sonore", ça pourrait être drôle ^^.

J'ai entendu parler de théorie des cordes (les cordes vibrent, les atomes vibrent lors du passage d'un son, j’imagine que le phénomène de lumière et donc de couleur doit aussi être d'un quelque lien avec des vibrations), peut-être nous permettrait-elle de trancher tout ça.

(Ps : la théorie holographique aussi je pense, mais comme je suis pas encore un pro je laisse l’occasion à quelqu'un qui sait de nous expliquer s'il peut y avoir une explication de la couleur dans la théorie holographique.)


Pour répondre à beaucoup de gens qui se cassent la tête, à savoir si "leur" bleu est aussi "le" bleu du voisin : c'est impossible à savoir si l'on ne maîtrise pas la télépathie ! La couleur est un concept, comme la chaleur, le bonheur ou d'autres concepts impalpables et irréels. Comment pourriez-vous savoir si "votre" plaisir peut être comparable au plaisir d'une autre personne sans être dans sa tête ? La question ne peut avoir de réponse.


~Daervath~ le 15-09-2010 à 19:51
 

C'est fou comme l'idéosphère fait circuler ses idées !
Moi aussi je me suis posé un tas de questions : de quelle couleur pourrait être une nouvelle couleur ? Pouvons-nous découvrir une nouvelle couleur ? Les pigeons et les abeilles voient les ultraviolets, mais de quelle couleur les perçoivent-ils ?

Quant au daltonisme : avec les différentes dyschromatopsies, on a des personnes qui ne voient pas ou peu le bleu, le vert, le rouge, ou les 3 en même temps.
Quant à la perception subjective des couleurs : si on a une cataracte plus ou moins avancée, le cristallin est plus ou moins opaque et jaunâtre. Combien de grand-mères non opérées portent des cheveux carotte et du rouges à lèvres fuchsia ? Combien de personnes opérées ont changé entièrement leur mobilier en sortant de l'opération ?


~Elfe-avariel~ le 17-09-2010 à 23:52
 

Austin, cela m'intéresserait de connaître tes sources, ou bien que tu approfondisses (à propos des nuances de la perception de couleur d'une personne à l'autre), je suis curieuse là ! =)
Sinon je viens de me faire la même réflexion par rapport au son*... Mais c'est plus complexe et je crois que mon cerveau embrouille toutes mes idées ou tentative d'explication au fur et à mesure qu'elles surgissent... ^^

*Et des autres sens pour le coup, je crois d'ailleurs que dans L'élégance du hérisson l'auteur se réfère à une théorie philosophique ou quelque chose comme ça, mais je ne me rappelle plus quoi.


~Bouchon42Fly~ le 25-05-2013 à 02:31
 
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