Premier cyborg

Il semble que la barrière entre les êtres vivants et la machine ne soit plus si infranchissable, grâce à la bionique, science au potentiel gigantesque.


L'enjeu principal de cette discipline est de trouver des moyens d'unir des composants électroniques aux corps vivants, afin de réparer ou d'optimiser leurs fonctions.
De grands progrès avaient déjà été réalisés, en mettant au point des puces électroniques qui, couplées au système nerveux, permettaient par exemple à des handicapés de retrouver certaines de leurs fonctions motrices.
Le fonctionnement du système nerveux et du cerveau est de mieux en mieux compris, et de nombreuses expériences ont réussi à montrer que la transmission d'un message cerveau-machine était possible (un bras articulé a par exemple reproduit les exacts mouvements du bras d'un singe, et cela seulement par le biais de quatre électrodes implantées dans le crâne de ce dernier).

Mais une équipe de chercheurs de Chicago est semble-t-il parvenue à créer le premier cyborg de l'histoire.
L'équipe de Sandro Mussa-Ivaldi a prélevé un cerveau et une partie de moelle épinière de lamproie (le mignon animal de la photo), un des vertébrés les plus primitifs, qui présente une structure encéphalique proche de celle des vertébrés plus évolués. Après l'avoir placé dans une solution nutritive permettant à l'organe de survivre, ils ont relié le cerveau à des capteurs optiques montés sur un robot, et par un deuxième réseau de fils, l'ont également relié au système de contrôle des roues du robot.
Les capteurs du robot pouvaient donc détecter une source lumineuse, et devaient la transmettre sous forme de message électrique au cerveau, exactement comme dans le cas du système nerveux et des récepteurs sensoriels.
Cela a parfaitement fonctionné, et les chercheurs ont pu observer le robot effectuer le même type de mouvements qu'une lamproie face à une source lumineuse, grâce aux messages nerveux envoyés en réponse par le cerveau décérébré, prouvant ainsi cette révolutionnaire interface vivant-machine.

Rien n'empêche donc de rêver d'une future empathie homme-machine, bien que cette science n'en soit encore qu'à ses débuts. On ne crée pas une interface entre la matière grise et le silicium aussi impunément que l'on pose une jambe de bois. Cependant, bien que l'on n'en comprenne pas encore parfaitement les mécanismes, il a été observé que lors de l'implantation d'électrodes dans un encéphale, les neurones se développent et se connectent spontanément aux circuits électroniques. Le système nerveux présente en effet une grande plasticité, qui pourrait s'avérer cruciale dans cette science.

L'interface homme-machine pourrait être encore plus facilitée par l'usage de " neuropuces ", véritables circuits imprimés organiques fabriqués par la prolifération de cellules nerveuses de mammifères.

La mise en place de telles interfaces permettrait des projets tout à fait révolutionnaires : rendre la mobilité à des paralysés, perfectionner le domaine du jeu vidéo, inventer de nouveaux moyens de locomotion...
Et peut-être même, un jour, la possibilité de se libérer de cette fragile prison de chair pour gagner un corps immortel...

 
 
~RoN~
Publié le : 12/12/2007

 

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