Pari de Blaise Pascal

Faut-il croire en Dieu, ou pas? Qu'est-ce qui est le mieux? Blaise Pascal nous fait une petite démo.


Premier point :
Cet article n'est que le fruit d'une expérience réalisée par Blaise Pascal, philosophe du XIIè siècle.
Ce "pari" est tiré de ses Pensées , où il soulève un instant la question de l'existence de Dieu. Il n'y a aucune connotation religieuse : je ne pousse pas à croire ou non : je tiens à rapporter les paroles d'un grand homme.

C'est de la pure logique. Blaise Pascal a appelé cela : le pari sur Dieu.

Prenons deux joueur : un athée, et un fervent croyant en Dieu, ou en une quelconque force supérieure.

Le croyant va obligatoirement parier sur le fait que Dieu existe, donc :
- si Dieu existe, il accèdera au paradis et au bonheur éternel pour l'avoir soutenu.
- si Dieu n'existe pas, il ne se passera rien. Aucune réaction ou récompenses, pas de châtiment non plus. Rien. Néant.

Prenons maintenant l'athée qui, lui, va parier sur l'absence de Dieu, donc :
- si Dieu existe, il sera châtié, envoyé en enfer, pour avoir renié son créateur.
- si Dieu n'existe pas, il ne se passera rien. Aucune réaction ou récompense, pas de châtiment non plus. Rien. Néant.

Préféreriez-vous avoir pris le risque que soit il ne se passe rien, soit vous êtes heureux, ou alors le risque que soit il ne se passe rien, soit vous vous faites châtier ?

Voilà ce qui prouve que si quelqu'un parie pour l'existence de Dieu, il a plus de chance de s'en sortir que quelqu'un qui parie contre. On peut prendre ce pari comme de la croyance. Ce n'est que de la logique. C'est juste que s'il existe, il vaut mieux croire. Personnellement, je crois, mais pas en une religion dite "prête à penser". Voilà, je pense qu'il existe une entité supérieure.

Après, c'est à vous de voir.

 
 
~Flamel~

 

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Je pense dans une certaine mesure qu'il existe quelque chose "au dessus" mais je vais proposer un autre exemple que celui de Flamel :

Un dictateur arrive au pouvoir : prenons un opposant politique et un membre du groupe d'où émerge le dictateur.

l' "ami" du dictateur va forcement parier pour lui :
  • Si le régime "fonctionne", l' "ami" est gagnant et dispose des faveurs du chef.
  • Si le régime échoue, il peut dans la mesure de sa participation au mouvement prétendre avoir été abusé.

Son opposant va obligatoirement parier contre lui :
  • Si le régime "fonctionne", il va être exécuté.
  • Si le régime échoue il aura quand même été exécuté car quoiqu'il arrive, c'est une des premières choses que font les dictateurs.

Alors, doit on obéir à la dictature pour un hypothétique salut...?



~Telimektar~ le 00-00-0000 à 00:00
 

Voilà, ce qu'a dit Telimektar rejoint exactement ma pensée...
En résumé, Pascal aurait exercé une sorte de chantage, "le plus vieux du monde: si vous croyez pas, vous irez sûrement brûler en enfer."
Mais bon, c'est pas vraiment honnête comme raisonnement, ce n'est en rien subjectif, ce n'est pas "je crois en Dieu parce que j'y crois", c'est "je crois en Dieu parce que sinon je crains de passer un bien mauvais moment, qui peut sembler une éternité".
En bref, une sorte de prostituion mentale... Voilà, si il y a quelque chose "au-dessus", pourquoi serait-il mécontent vis-à-vis des mécréants... C'est SA faute si il ne se manifeste pas plus. C'est comme ca que bon nombre de personnes le voient.



~Donitab~ le 00-00-0000 à 00:00
 

En effet !!! Le système: "soit tu meurs soit tu ne vis plus" est marrant... "Pile ou pile? -tranche."
C'est quand même étonnant de Pascal... Je crois discerner une touche d'ironie dans ce pari ! ^^



~Donitab~ le 00-00-0000 à 00:00
 

Je pense plutôt que Pascal a eu l'intelligence de réfléchir à l'existence de Dieu avant d'énoncer ce "pari", contrairement à certains qui ont une foi aveugle en quelque chose à quoi ils n'ont pas réfléchi. Ce pari, je pense, est une sorte de métaphore de Pascal, afin que le grand public puisse y comprendre quelque chose... Il se peut même que cette réflexion n'ait pas de rapport avec Dieu, mais j'en doute, Pascal n'aurait pas choisi un sujet si sensible : il crédibilise la présence de Dieu uniquement par la peur que procure un éventuel châtiment... Un véritable croyant ne croirait pas en ceci... Enfin, ce n'est que mon avis, et il n'engage que moi.



~calopsfr~ le 00-00-0000 à 00:00
 

Oui en effet... Ce n'est rien d'autre que du chantage...
Car les gens préféreront encore 'croire' en ça, car il y a plus "d'avantages". Enfin bon, c'est instaurer quelque chose par la crainte, ça...

D'ailleurs, je ne suis pas un expert, mais il y a plusieurs religions qui disent que si on ne croit pas en dieu, on va en enfer non?
Car comme on ne peut pas croire en toutes ces religions, ça veut dire qu'on va forcément en enfer...
Y a un truc qui ne va pas quelque part..



~Thanatos~ le 01-08-2007 à 00:00
 

Dieu existe-t-il ? La question taraude nos amis les ESRA-iens... Pascal, à l'origine, a un raisonnement sensé, logique, mathématique : c'est un théoricien.
"Dieu existe ? Vlam. Coup de pot."
"Dieu n'existe pas ? Vlam. Tant pis."

Mais, au même titre que ce que Bernard Werber appelle "la peur de l'absence d'extraterrestres", qu'il cite dans plusieurs de ses ouvrages, et qu'il considère comme la motivation de cette recherche des 'petits bonhommes verts' ("et si les extraterrestres n'existaient pas? SI NOUS ETIONS SEULS ?" Ca fait peur, non ?) nous recherchons Dieu (ou pas) parce que NOUS AVONS PEUR QU'IL N'EXISTE PAS !!! C'est vrai, non ? Et si Dieu n'existait pas ? M..., alors !!! Nous sommes alors seuls, abandonnés à notre sort, à nous agiter comme des vulgaires électrons libres, sur une Terre fruit du hasard ? Brrrrr...

Le "pari" de Pascal, c'est le pari du peureux. De celui qui a peur de ne pas être guidé, de ne pas être tenu par la main, de ne pas être corrigé, en fin de compte. L'homme a peur de faire ce qu'il désire, c'est pour cela qu'il invente Dieu ou que Dieu l'invente. La liberté... Brrrr... N'est-ce pas terrifiant ? N'est-ce pas horrible de TOUT faire par pure liberté ?
Non, la liberté est un poison, non pas parce qu'elle est mauvaise en soi, mais parce que l'homme a peur d'assumer. Il n'est pas responsable, il a peur de l'être, à cause de différentes choses : le regard d'autrui, sa "conscience", son "éthique"...

"Parier" Dieu, ca me fait un peu penser au Loto. On perd un euro, on en gagne 100 000 ; ou bien on perd un euro, mais rien de plus.
Je n'ai plus rien à perdre.
La réaction du peureux.
Et du désespéré.
Voilà...

PS : si Pascal parie sur Dieu, par seule crainte de l'enfer, alors je ne pense pas qu'il "croie" en Dieu. Croire en Dieu, c'est être SÛR de son existence. C'est faire confiance.
Le seul fait qu'il "parie", c'est qu'il doute de cette existence, il ne croit donc pas.



~mklvntwr84~ le 09-04-2008 à 00:00
 

Effectivement, Pascal dit bien qu'il faut faire le pari de croire en Dieu parce qu'on a tout à y gagner. ^^ Pascal était ni plus ni moins un opportuniste.

Et puis il faut avouer que vivre sa vie en se disant qu'après la vie il y a quelque chose, que finalement il n'y a pas "rien", c'est vrai, ça fait peur, rien. Le vide. Plus rien du tout, ne plus être...

L'athée, lui, a du souci à se faire ! C'est vrai ! Être athée c'est se poser trop de questions, ça veut dire devoir s'imaginer ce qui se passe après... sans en être sûr. Croire en Dieu, mine de rien, ça enlève une grosse épine du pied, ça rassure, ça donne de l'espoir...

"Dieu est mort", Nietzsche.
"La religion est l'opium du peuple", Marx.

(Attention, je ne dis pas qu'être déiste revient à croire en la religion... Mais bon il faut avouer que les deux aident tout de même à répondre a nos questions existentielles)

Ceci dit, le pari pascalien est très intéressant...
Mais moi je préfère ne pas croire à défaut de croire en une illusion (ou encore un mensonge créé par l'homme pour se rassurer tout seul...).



~Oreo~ le 07-05-2008 à 00:00
 

Le pari de Pascal est faussé au départ car il omet de préciser que si l'on décide de croire en dieu cela ne suffit pas pour mériter la récompense, il faut vivre en croyant et en pratiquant, ce qui entraîne des contraintes qui doivent peser dans le choix...



~paradim~ le 14-08-2008 à 00:00
 

Le débat date un peu, mais je tenais à souligner que ce "pari" n'a de sens que si l'on reste dans l'idée d'un Dieu tel qu'il peut être décrit dans les livres saints, notamment sur le point à savoir que l'homme n'ayant foi en lui sera voué à l'enfer.

Si on élimine par logique, par raisonnement tous les cultes religieux en matière de crédibilité, rien n'empêche de conceptualiser un Dieu bien loin de tous ces cadres préformatés, et dans ce cas rien n'appelle à penser que Dieu tient forcément compte de notre foi ou non, donc rien ne "force" à croire ou non, au-delà de la raison.

Je trouve le pari assez biaisé en fait, dans l'idée comme dans l'application. Surtout si l'on parle d'un Dieu rattaché à un culte religieux, le sachant omnipotent est-ce que la foi découlant de ce pari peut avoir de la valeur ?

Et que deviennent les agnostiques dans ce pari ? ^^


~Non Sens~ le 05-04-2011 à 13:48
 

Le Pari de Pascal est aussi à remettre dans le contexte.
1. Pascal ne parie pas, lui, il est sûr de son fait, sa conversion est totale.
2. Son apologie de la religion chrétienne (dont les Pensées forment des fragments, car le livre n'a jamais été rédigé), est au départ destinée aux libertins (au sens du 17e siècle, c'est-à-dire des agnostiques, voire des athées...).
3. Le but de Pascal est de convaincre ces libertins et le sens de son pari est là. D'ailleurs, sa démonstration prend la forme d'un pari, un jeu, et quoi de plus mondain qu'un jeu.

Usu.


~Usuwabu~ le 08-04-2011 à 13:43
 

Personnellement je pense que cela a été un peu arrangé à sa sauce;
Outre ce que vous avez dit avant, pourquoi y aurait-il soit Dieu soit rien ? Pascal n'a pas été capable d'imaginer une autre issue que Dieu. Par paradoxe, c'est un croyant qui nous dit ce qu'il y a si Dieu n'existe pas.


~julcap10~ le 10-04-2011 à 22:51
 
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