Le Brouillon
Le cycle de la Lune – Burroughs
(La princesse de la Lune – Les conquérants de la Lune – les héritiers de la Lune)
Résumé :
Julian V est né en l’an 2000. Brillant commandant, il est choisi pour diriger l’équipage qui va rejoindre Mars, planète sœur qui a donné signe de vie, et avec laquelle des communications s’échangent depuis dix ans. Il part avec Orthis, un homme qu’il haït et dont il est haï, qui au cours du voyage, sabote le vaisseau, forçant l’atterrissage sur la Lune. S’ensuivent rencontres avec les peuples de la Lune, plus ou moins amicaux, enlèvements, complots, vengeance… Jusqu’à ce qu’Orthis décide de se venger de son éternel rival en emmenant les Kalkars, un peuple barbare et cruel, sur Terre…
Extrait :
« Je suis né au Teivos de Chicago le premier janvier 2100 de Julian VIII et Elizabeth James. Mon père et ma mère n’étaient pas mariés, car les mariages étaient depuis longtemps devenus illégaux. On me donna le nom de Julian IX. Mes parents faisaient partie de cette classe intellectuelle en voie d’extinction et ils savaient tous deux lire et écrire. Ils me transmirent ces connaissances, même si c’était totalement inutile d’apprendre ; c’était leur religion. L’imprimerie était un art perdu et la dernière bibliothèque publique avait été détruite presque cent ans avant que j’eusse atteint ma maturité. Donc, il n’y avait pas grand-chose à lire, pour ne pas dire rien. Posséder un livre revenait à se faire cataloguer parmi les intellectuels honnis, à s’attirer le mépris et la dérision de la racaille kalkare et la méfiance et la persécution des autorités lunaires au pouvoir. »
Chapitre II, les conquérants de la Lune. Editions Claude Lefrancq, collection « volumes ».
Critique :
La fantasy de Burroughs n’échappe pas au schéma standard de l’époque (début XXème) : un héros pourvu de toutes les qualités –fort, loyal, instruit, rebelle, avec une mentalité de chef- une jeune femme éplorée, sauvée par le héros toujours in extremis, dont il tombera forcément amoureux, des mondes imaginaires, un côté romanesque désuet.
En dépit des incohérences inhérentes à l’époque, (il donne un air respirable et de l’eau potable à la Lune) l’histoire reste intéressante, reflétant assez bien les aspirations du début du siècle : laisser rêveur.
Le récit est court, va assez rapidement à l’intrigue, fourmille toutefois de détails et a l’originalité suivante : le récit est fait par Julian, un homme vivant dans les années 1960, contant à un homme croisé au hasard le récit de ses vies futures ; Julian a la particularité de se souvenir de ses vies antérieures, mais surtout futures. Fait inexplicable, certes, mais qui permet de se projeter dans ledit futur et de découvrir ce qu’il nous réserve, par l’entremise de quelqu’un y ayant assisté ! Mieux que la machine à voyager dans le temps.
[Si vous connaissez l’artiste Franck Frazzetta, vous visualiserez assez bien le monde de Burroughs (Frazzetta ayant de surcroît illustré Tarzan, œuvre maîtresse de Burroughs).]
Fleur bleue, peut-être, cliché, certainement, mais magique, incontestablement.
Le moins : pour les accros de Fantasy, risque d'ennui, car avec le foisonnement des romans de fantasy aujourd'hui, Burroughs peut paraître fade.