Le Brouillon

Le temps d'un livre -> In tenebris, Maxime Chattam [Thriller]



Résumé

Annabel O’Donnel est détective à la police de New York ; une affaire de plusieurs disparitions et de mutilations l’amène à découvrir qu’il existe des sectes aux motivations ignobles... Aidé par Joshua Brolin, un profiler reconverti en détective privé, ils vont s’enfoncer dans la noirceur de l’âme humaine...


Critique

Assez bien écrit, sans lourdeurs et sans tendance au toujours_plus_gore, Chattam explore une thématique intéressante (que je ne peux vous révéler sans dévoiler la clef de l’intrigue...), corrélée, avec brio, avec l’évolution de notre société et les valeurs véhiculées.

On atteint ainsi les tréfonds de l’horreur dans la "cour des miracles", haut lieu de NYC où la démence est de rigueur.


L’aspect « profiler », bien que survolé et peu approfondi, offre également une vision intéressante de ces hommes et femmes dont le job consiste à se mettre à la place des plus grands criminels (la schizophrénie est-elle proche, dans ces cas-là ? Le débat est ouvert).


On regrettera toutefois la très (trop) grande régularité des chapitres, dont chaque final termine en un concentré de suspense, procédé qui, une fois appréhendé, ne surprend plus. Découpage classique, encore, avec un roman à deux voire trois voix, alternées avec la régularité du métronome. Manque d’originalité, sur ce coup-là.


Malgré cela, le roman de Chattam vaut le détour, car il explore la perversité sans être obscène, il analyse brillamment la société actuelle sans faire dans la morale, nous offre un décor très détaillé et riche en documentation technique, scientifique voire géographique, sans lourdeur qui plus est.


Extrait

« Brolin compta soixante-sept photos.
Mais il manquait celle de Julia Claudio, la dernière victime de Spencer Lynch, la jeune femme qui était à l’hôpital. Or cette photo se trouvait chez le premier tueur. Il y en avait donc une de plus ici.
Le rideau coulissant dissimulait un bon mètre de mur dont la majeure partie disparaissait sous les clichés macabres. Au-dessus, on avait tenté d’effacer un schéma écrit à l’encre noire. Brolin monta sur la chaise du bureau pour pouvoir déchiffrer l’écriture qui transparaissait vaguement, comme sur une feuille immergée dans l’eau. Les premiers mots étaient :
CALIBAN DOMINUS NOSTER. »

In tenebris, Maxime Chattam ; page 264, éditions Pocket, mars 2004.

~Melaquablue~ le 01-07-2009 à 10:17
 

Oui, j'avais bien aimé celui-là. J'aime l'exploration de la part d'ombre inhérente à chaque être humain. Là-dessus, Poe reste un maître.

Chattam a une écriture rythmée, coulée et sait utiliser des images évocatrices.

Le seul reproche, et je te rejoins, Melaquablue, c'est un manque d'originalité dans le thème et le classicisme de la construction.
Cependant, cela reste un bon moment de lecture et une façon d'aborder le thème de façon personnelle intéressante.

~nico4g~ le 01-07-2009 à 21:14
 
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