Le Brouillon

Le cahier de brouillon -> Véhicules électriques : bonne solution ?

Face aux problèmes de pollutions de l’air dans les grandes agglomérations et nouvellement le long de grands axes routiers, nous sommes tous d’accord pour désigner comme responsables les transports routiers auto, moto, camion.

Mais il y a des solutions qui sont proposées comme la voiture électrique ou hybride, le diester pour les transports en commun...

En fait beaucoup de solutions existent et certaines bénéficient d’aides gouvernementales pour l’achat et la recherche.
Les véhicules électriques et hybrides sont les principaux concernés par ces mesures et je dois avouer qu’un doute me ronge : regardons nous par le bon coté de la lorgnette ?

Pour expliquer au mieux je me permets d’effectuer un petit rappel :

1° L’écologie ne peut pas être abordée de manière locale et à cours terme, c’est un problème planétaire qu’il faut anticiper sur des périodes de 100 ans au minimum.

2° Comme le dit un auteur bien connu (Franck Herbert dans DUNE) «l’écologie est la compréhension des conséquences ».

3° L’énergie électrique en France est principalement d’origine nucléaire (avec les avantages et inconvénients que nous connaissons tous) et hydraulique (en partie responsable de la très forte dégradation de nos cours d’eau).

4° La fabrication des composants électriques nécessite l’utilisation de métaux lourds et rares.

5° Pour obtenir un bilan écologique valable, un produit doit être étudié de sa fabrication à son recyclage, toute autre étude partielle du problème sera forcément faussée.

Donc au vu de ces quelques évidences, je vous propose une petite approche de l'impact écologique que pourrait avoir ce genre de technologies si elles venaient à se généraliser.


Pour commencer il faut avouer que le but visé, l’amélioration de la qualité de l’air dans les zones concernées, sera parfaitement atteinte par ces technologies, nous pouvons même y ajouter une très forte baisse de la pollution sonore.

Ces points sont bien sûr très importants ; mais ils ne peuvent hélas pas à eux seuls faire bénéficier ces véhicules d’un bilan écologique positif.

Afin d’effectuer un bilan aussi précis que possible, nous devons connaître les technologies utilisées, la fabrication des châssis, carrosseries et équipement est la même que pour une voiture classique, donc pour cet article nous aborderons principalement les types d'énergies : électriques ou hybride, ces sites expliquent assez bien ces différentes technologies.

Comme vous pouvez le constater, ces véhicules utilisent des accumulateurs : électriques et des piles à combustible qui alimentent des moteurs électriques qui sont tous composés d’une très grande quantité d’enroulements de cuivre enduit d’un vernis isolant pour les bobinages.

Nous arrêterons là cette petite description, car de nombreux sites expliquent très bien tout cela, concentrons-nous plutôt sur la composition des parties sensibles.

Les accumulateurs électriques :
Ils sont composés dans leur grande majorité de métaux rares : cobalt, vanadium, lithium, platine... de composés type plastique métal.

Les piles à combustibles :
Utilisent aussi des métaux rares avec en plus des éléments liquides souvent acides.

Sur ces points, il nous faut rappeler que les réserves mondiales connues s’épuisent, déjà rien que pour la fabrication des batteries pour téléphones et ordinateurs, pour cela il suffit de regarder le prix des métaux qui augmente régulièrement depuis plusieurs années (les achats massifs de la Chine ne suffisent pas à expliquer ce phénomène).
Il nous faut aller chercher de plus en plus profond dans le sol de nouveaux filons et atteindre des zones qui étaient encore relativement préservées, nous envisageons même d’exploiter les ressources sous-marines.

Il est donc prévisible que les cours de métaux vont encore flamber un bon moment ce qui pourrait rendre ces technologies très onéreuses.

L’extraction de ces matériaux pose d’énormes problèmes écologiques, voir par exemple les dégâts causés par les mines de Nickel à Nouméa.
Le traitement des minerais fait appel à de très grandes quantités d’eau pour le lavage et de grosses dépenses d’énergie pour traitement (mauvais pour le réchauffement).

Donc si ces technologies se généralisaient, il faut s'attendre à voir apparaître de nouveaux sites d’extraction et les perturbations écologiques qui vont avec (pollution de la terre et de l’eau), de nombreuses industries de traitement verraient le jour (réchauffement climatique).

Maintenant que les accumulateurs sont fabriqués, il faut les recharger tous les 200km (nucléaire ou hydraulique) pour les plus performants ; et surtout ils s’usent, leur durée de vie est variable selon le nombre de rechargements ; il est estimé selon les différents constructeurs de 150 000 à 320 000 km, après il faut les changer.

Le recyclage de ce genre de matériel est très problématique, le remède est souvent pire que le mal ; à ce jour, la plupart des batteries de nos téléphones et ordinateurs portables est exportée vers des pays en voie développement où ils sont « traités » à même le sol sans aucune protection pour la terre et le personnel.

Faites un tour dans certains pays d’Afrique et d’Asie, vous verrez des murets de piles et batteries le long des rues, j’ai même vue des enfant sucer des piles de montre comme des bonbons ou des adultes essayer de soigner des plaies.

Les métaux qui composent ces accumulateurs sont extrêmement toxiques pour les êtres vivants et la terre.


Nous pouvons continuer à énumérer longtemps tous les aspects du problème dans un gros article de fond, mais je pense que chacun de nous peut aujourd’hui trouver assez de renseignements pour se faire une idée précise de la question.

Il est évident que la voiture absolument propre n’existe pas et n’existera peut-être jamais, car quoi que nous fassions il faudra recourir à des industries lourdes.

Cet article n’est qu’une approche superficielle, j’espère qu’il lancera un débat riche en idées et sources de renseignement qui permettront de répondre à ces questions importantes :

Véhicule électriques et hybrique, bonne solution ? Devons-nous augmenter la dégradation générale de la planète pour mieux respirer dans nos villes et sur les routes ?

~pascal~ le 16-07-2009 à 17:21
 
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