Le Brouillon
Résumé
1997 : l’humanité est en guerre contre les Taurans, civilisation native d’Aldébaran, dans la constellation du Taureau. 50 hommes et 50 femmes sont choisis et partent se former sur Charon, puis combattre les Taurans. Mais le plus dur ne sera pas de les combattre : le plus dur sera le retour sur Terre, où des années se sont écoulées...
Critique
La guerre éternelle est un des classiques de la SF. Ayant connu la guerre au Vietnam, l’auteur utilise ses connaissances techniques pour crédibiliser son propos, tout en critiquant ouvertement le système « armée ».
Mais le thème majeur n’est pas seulement la guerre, ses tenants et aboutissants : c’est aussi celui de la non-communication, celui de l’incompréhension de l’autre. La crainte de celui qui est différent, (le Tauran), forcément mauvais, l’égoïsme de l’homme qui considère tout ce qui l’entoure comme sien et comme acquis ; Mais encore l’aliénation des hommes à la société, à la télévision, la surpopulation et les conditions qu’elle implique (chômage exponentiel…) et surtout le temps qui nous échappe à tous, d’autant plus si l’on vit des moments terribles, comme dans le cas d’une guerre : on ne reconnaît plus le monde dans lequel on a vécu, qu’il se soit passé un, deux ans, ou 700 ans.
Brillant, incontestablement.
Extrait
« La tenue est conçue pour sauver le maximum d’organes de votre corps. Si tu perds une partie de ton bras ou de ta jambe, un des seize diaphragmes, aux arêtes coupantes comme des rasoirs, se referme sur le membre atteint avec la force d’une presse hydraulique, le sectionne nettement, tout en refermant la tenue avant que la décompression n’entraîne la mort par explosion.
Ensuite, le pare-trauma cautérise le moignon, remplace le sang perdu, et te bourre de sirop de bonheur et d’anti-choc. Ainsi, tu peux soit mourir heureux, soit, si tes camarades gagnent la bataille, être finalement ramené à l’infirmerie du vaisseau. »
La guerre éternelle, Joe Haldeman. P166, éditions J’ai Lu.
Le plus : Les distorsions temporelles, créant des situations intéressantes.
Le moins : la longueur des premières pages, fastidieuses dans le détail.