Théorie des dimensions inférieures

Sur Internet, on peut trouver des jeux dont le but est de créer et de s'occuper de petits personnages virtuels. Chaque jour, il faut les nourrir, les faire boire, les soigner s'ils sont malades, les faire évoluer. Amusant, direz vous ? Pas seulement. Car quand on y pense, ces jeux permettent véritablement de devenir des dieux.


Ces personnages sont virtuels. Les sites nous donnent une interface d'action, mais ces petits bonshommes ne sont en réalité constitués que de 1 et de 0. Et alors ? Nous même ne sommes en fait constitués que d'atomes, particules absolument non vivantes. Et pourtant, nous existons.

Ces personnages existent. Ils ont une forme d'existence, mais sur un niveau inférieur au nôtre. Ces niveaux sont régis par des lois plus simples que celles qui régissent notre monde : en général, ils ont faim et soif toutes les vingt quatre heures, peuvent aléatoirement tomber malade, n'ont pas de durée de vie limitée dans le temps, n'ont pas de conscience ni de libre arbitre. C'est nous, leurs dieux, dont ils n'ont aucune conscience, qui dirigeons toute leur existence, qui pouvons décider de leur " vie " ou de leur " mort ".

Comprenez-vous les implications d'un tel raisonnement ?
En fait, toute création de l'esprit, qu'on la matérialise ou non, a une forme d'existence sur un niveau moindre.
Que signifie "exister", de toute façon ? L'existence n'a aucun rapport avec le libre arbitre, la conscience ou même la vie. On pourrait dire qu'une chose existe à partir du moment où on la visualise, où on la conçoit.
La notion d'existence est tout à fait relative.

Prenons un autre exemple.
Un personnage de roman existe réellement sur un niveau inférieur. Il obéit lui aussi à une loi simple : l'obéissance totale envers l'écrivain qui le crée. Il ne peut en aucune manière échapper à son destin, qui se répètera immuablement à chaque lecture.
Un personnage de fiction peut très bien avoir conscience qu'il appartient à une dimension inférieure. Des personnages de manga (par exemple ceux de City Hunter, de Hojo Tsukasa) savent qu'ils sont dans un manga, qu'ils sont dessinés par une sorte de dieu. Cela peut les déranger, et cela peut ne leur faire ni chaud ni froid. Tout dépend de la volonté de l'auteur. Les personnages de fiction, encore une fois, sont totalement soumis à leur créateur.
Les jeux vidéo, les films, les dessins, toutes ces créations ont une réalité. Les personnages et les univers qu'ils mettent en scène existent véritablement, dans des dimensions inférieures.

En somme, cela revient à dire que tout ce qui naît de l'imagination se " matérialise " quelque part. Les livres ou les écrans ne sont que des interfaces permettant d'observer ces dimensions inférieures.

Nous possédons un pouvoir d'une puissance quasi divine : l'imagination. La faculté de créer des réalités grâce à notre esprit, à partir de rien.
Pensez.
Imaginez un monde quelconque.
BOUM ! Vous venez de réaliser un Big-Bang. Vous venez de créer un univers.
Arrêtez d'y penser, et votre univers disparaît. C'est aussi simple que ça.

Bien souvent, nous accordons peu d'importance à nos créations de l'esprit. En général, les écrivains n'éprouveront aucun scrupule à se débarrasser d'un de leurs personnages. Qu'importe qu'il doive mourir dans d'atroces souffrances, laissant derrière lui femme et enfants, puisque de toute façon il " n'est pas réel ".
Eh bien, je dis que si ! Nos personnages sont réels ! Seulement, ils existent sur des dimensions inférieures, qui n'ont à nos yeux que peu de valeur.
Dorénavant, amis écrivains, réfléchissez à deux fois avant de tuer un de vos protagonistes.

Allons plus loin (sauf si cette théorie vous exaspère déjà, auquel cas la suite ne saurait vous plaire).

Nous pouvons très facilement créer des personnages ayant eux-même ce pouvoir. Il est en effet très facile d'imaginer des écrivains fictifs par exemple. En somme, cela signifie que des dimensions inférieures seront créées au sein de dimensions déjà inférieures. Un peu comme des poupées russes.

Par extension, nous pouvons donc étendre cette théorie à notre propre dimension.
Peut être notre univers est-il lui-même une dimension inférieure, créée par une entité supérieure existant sur un niveau de réalité qui nous englobe totalement, et que nous ne pouvons même pas imaginer.
Cela répond donc à une question importante. Nous savons que l'univers grandit. Mais grandit dans quoi ? Aucun espace n'est infini.
Eh bien si, précisément. L'imagination peut être comparée à un espace illimité, dans lequel il est possible de faire apparaître n'importe quoi.
D'après cette théorie, l'univers se situe et grandit donc... dans un esprit.
Nous-mêmes sommes les personnages de l'imaginaire d'une entité supérieure. Nous sommes seulement plus libres que les protagonistes que nous pouvons créer, puisque nous possédons un libre arbitre (ou du moins le croyons nous), une intelligence et un corps autonome.

D'ailleurs, la création de l'univers, notre Big-Bang, ressemble beaucoup à l'apparition d'une "idée" : au départ, il n'y a rien, ni temps, ni énergie, ni matière, ni espace, et tout à coup, tout explose. A partir de là, les soleils, les planètes, la vie apparaît. Tout cela est très semblable à une idée qui émergerait, à partir de rien, dans un esprit.

Tout ceci est bien beau, mais quel en est l'intérêt ?
Cette thèse va beaucoup plus loin.
En effet, il est en théorie possible de monter à un niveau supérieur.
Prenons l'exemple du film Last Action Hero, une comédie/action qui se veut légère, mais dont les implications sont en fait énormes !
Dans celle-ci, un enfant est propulsé dans un film qu'il adore, aux côtés de Jack Slater, son héros favori. Il rejoint donc un niveau inférieur. Mais plus tard, il ressort du film, toujours en compagnie de Jack Slater. Le garçon regagne donc son propre niveau, mais Jack Slater, lui monte dans le niveau supérieur qui l'a créé ! Il lui arrive ensuite plusieurs mésaventures, comme se trouver nez à nez avec l'acteur qui joue son rôle (Arnold Schwarzenegger), ou constater bien malgré lui que le monde dans lequel il arrive obéit à des lois bien différentes du sien.
Mais ce principe est tout bonnement formidable. Jack Slater peut ainsi obtenir une existence dans le monde qui contient son monde ! Ceci est la forme ultime de l'évolution !
Cependant, cela est une fiction, un film, rien de " réel " (dorénavant, méfions nous de ce terme). Il semble tout à fait irréaliste d'imaginer faire monter des personnages que l'on crée dans notre propre dimension.
Pourtant, cela pourrait être possible. Nous en avons la capacité.
Nous avons dans notre cerveau un pouvoir capable de faire évoluer nos personnages inférieurs dans notre propre niveau. Ce pouvoir, c'est la schizophrénie, la capacité d'un humain à développer une nouvelle personnalité.

Prenons à nouveau l'exemple de l'écrivain. Celui-ci est le dieu de son roman. Il connaît tout ce qui se passe dans la dimension qu'il a créé, en particulier la personnalité de ses personnages.
Qu'est-ce qui l'empêcherait alors, en contrôlant sa schizophrénie, de développer en lui-même la personnalité du personnage principal de son roman ? Pas seulement se prendre pour son personnage, non. Véritablement faire apparaître la personnalité de son protagoniste dans notre réalité.
Plus vraisemblablement, on peut penser que si un écrivain faisait ce choix, cela relèverait probablement plus d'une fusion entre sa personnalité et celle de son personnage. Les deux consciences se fondraient l'une dans l'autre, donnant un être nouveau, enrichi par les connaissances de l'auteur et par les aventures vécues par le personnage de roman.
Ceci est probablement le plus beau et le plus grand cadeau qu'un auteur puisse faire à son personnage : lui donner une existence dans la dimension supérieure. Le personnage se souviendra de ce qu'il a été, et deviendra ainsi son propre dieu.

Nous possédons ce pouvoir. Aussi, ce qui nous a créé l'a forcément aussi. En théorie, il nous est donc possible d'évoluer et de devenir notre propre dieu, si celui ci le souhaite.
Sous quelles conditions ? Probablement devenir un " personnage " suffisamment intéressant pour attirer l'attention de notre entité créatrice.

Le but de tout être humain devrait donc être l'acquisition du plus de sagesse et de personnalité possible, afin d'évoluer vers une nouvelle forme d'existence.

 
 
~RoN~ Publié le : 06/05/2007