Les paradoxes de l'action rationnelle
Chacune de nos actions, nous l'effectuons dans un objectif précis; mais parfois cette action peut donner l'inverse du résultat espéré, ou plus étrange encore, ces deux résultats peuvent arriver en même temps.
Pour illustrer mon propos, je citerai un exemple issu de l'économie :
Imaginons un individu caractéristique de l'ensemble de la population.
Si cet individu est soudainement marqué par le phénomène du chômage, et de l'insécurité économique qui en résulte, il va vouloir s'en protéger. En conséquence, cet individu va baisser sa proportion à consommer, ce qui va se traduire par la hausse de son épargne.
Cette personne va donc se sentir protégée par ses réserves de liquidités, elle a donc atteint son objectif personnel (microéconomie).
Mais, si plusieurs individus adoptent le même comportement pour se prémunir de l'insécurité économique (macroéconomie), il va en résulter une baisse globale de la demande, les entreprises vont donc réduire leurs activités progressivement et licencier. Cette nouvelle vague de chômage va générer une angoisse plus importante, les individus vont réagir en augmentant encore leurs réserves de capitaux ; il en résulte un cercle vicieux.
Nous constatons que la somme des volontés personnelles entraîne un effet contraire au niveau global, lequel va en s'amplifiant alors même que l'on veut lutter contre.
Il faut donc en conclure que dès lors que l'on produit une poussée dans un sens, on génère du même coup une poussée inverse. Ce principe s'appelle en physique "l'action-réaction" ; la poussée d'Archimède qui fait qu'un bateau flotte du fait de sa masse, ce qui est à priori paradoxal, en est un bon exemple.
L'important est de pouvoir déterminer l'importance de l'action générée par rapport à l'action génératrice, pour ne pas "reculer en pensant avancer".
~Eaque~
Publié le : 08/10/2007
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En Physique (et en Chimie) on a ce qu'on appelle la "loi de Lenz", qui est grossièrement que toute action provoque une réaction diminuant l'intensité de l'action. C'est le cas par exemple dans un diélectrique, qui, en présence d'un champ électrique va se polariser et créer ce qu'on appelle "champ dépolarisant" de sens opposé au champ électrique originel (le terme "dépolarisant" est sémantiquement inapproprié mais c'est le terme employé dans ce cas).
Un autre exemple est une réaction chimique équilibrée entre 2 gaz : à l'équilibre, si l'on augmente la pression, l'une des deux réactions s'effectuera et l'on peut la déterminer en fonction de la somme des nombres stoechiométriques de la réaction, la réaction favorisée sera celle produisant le moins de molécules de gaz différents, donc celle minimisant la pression.
~Loreol~
L'individu décrit ne correspond qu'à votre représentation sociale du chômage. Vous la liez à l'insécurité économique, mais ce n'est pas une réaction automatique. Certains individus réagissent plutôt bien au chômage, et se permettent par exemple l'achat d'un bien immobilier locatif ou une reprise des études et formations diverses. Les déterminants de l'action que vous évoquez ne sont que le fruit de vos propres schèmes de pensées, qui ne s'applique donc pas à une population dans sa globalité.
Le réel, en science sociale c'est que la société est la masse des différentes théories, même si elles sont contradictoires. Un individu peut tout à fait adopter un comportement contradictoire et ne pas se sentir en état de dissonance par rapport à ses actions. D'ailleurs, le système bancaire est ainsi fait que l'épargne n'est que la source de l'investissement des entreprises. S'il y a beaucoup d'épargne, il peut y avoir beaucoup d’investissements et donc d'innovation qui ont pour but de relancer la demande effective.
On peut voir le problème de plusieurs façons, votre texte n'indique que la vôtre et ne peut qu'être enrichie par d'autres visions complémentaires.
~Nigel~
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